La réduction des inégalités sociales et territoriales est l’un des grands défis à relever par le Maroc pour assurer son développement. Cette problématique nationale majeure a été évoquée à maintes reprises par le Roi Mohammed VI dans ses discours, y compris le dernier prononcé à l’occasion de l’ouverture du Parlement pour la législature 2025/2026. Les écarts restent profonds entre le monde rural et les villes, notamment en matière de santé, d’éducation et d’habitat.

Dans chacun de ces domaines, le gouvernement est appelé à combler les déficits persistants. A cet effet, plusieurs programmes spécifiques ont été mis en œuvre. Concernant le logement, l’Etat s’efforce, depuis 2019, de mettre en place un nouveau cadre intégrant un arsenal juridique adapté, destiné à simplifier les procédures et à instaurer de nouvelles incitations fiscales, budgétaires et administratives, afin de stimuler l’offre en logements. Répondant à une question orale posée par le groupe parlementaire du Mouvement Populaire, Fatima Zahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la politique de la Ville, a apporté récemment quelques éclaircissements.

«Notre département est conscient de la responsabilité qui lui incombe pour réaménager et soutenir les territoires, particulièrement ceux qui sont enclavés. L’objectif est d’améliorer le niveau de vie de la population locale, et ce à travers l’amélioration de l’accès aux services publics et équipements de base. Ces réalisations permettent de renforcer l’attractivité de ces territoires, d’inciter à l’investissement et de créer de la valeur ajoutée et de l’emploi», a-telle déclaré.

Pour ce faire, El Mansouri a évoqué «les efforts déployés pour multiplier et accélérer la création des documents d’urbanisme et les généraliser à tout le territoire national. Pour accompagner cette initiative, il a été décidé de simplifier la procédure et de moderniser la gouvernance dédiée». En chiffres, 3.144 douars ont vu leur périmètre délimité sur une superficie de 30.130 hectares au profit d’une population de 1.407.772 personnes.

Le nombre de demandes d’autorisations de construire a augmenté, passant à 99.055, dont 52.198 ont été instruites et accordées. Et la ministre de poursuivre que «86% de ces autorisations concernent la construction de maisons. Cela permet de contribuer à réduire l’exode rural. Tous ces logements ont un accès aux réseaux d‘eau et d’électricité». Elle a rappelé que «le programme de logement social, notamment celui à 140.000 DH destiné à l’habitat dans le monde rural, n’a pas donné les effets escomptés à cause du manque d’adhésion des promoteurs. Jusqu’à mars 2025, seules 1.347 unités ont été réalisées. Il a fallu revoir le modèle en adoptant une nouvelle approche basée sur l’accord de la subvention directe qui a profité à plus de 4.000 bénéficiaires, soit trois fois plus que ce qui a été enregistré auparavant».

Et d’ajouter que «pour concrétiser nos ambitions dans ce domaine, nous avons mobilisé le groupe Al Omrane. Cette institution a lancé plus de 2.931 unités réparties entre 49 centres urbains émergents implantés dans différentes régions du Royaume. Les centres concernés connaissent une expansion urbaine impressionnante, dont ceux de Sidi Rahal, Sidi Bou Othman, Aït Ourir, Zagoura, Chamaia, Dar Ould Zidouh, Ouaouizeght». Le développement de ces centres urbains ne relève pas uniquement du département de l’Habitat et de l’Urbanisme, mais aussi d’autres ministères, particulièrement ceux de l’Equipement, de l’Intérieur et des Finances. Reste à signaler que le monde rural compte 281 communes qui sont à 73% vulnérables. Près de 180 d’entre elles sont implantées dans des zones montagneuses fortement enclavées et abritent plus de 3 millions d’habitants, représentant 8,33% de la population du Royaume.