Pour le FMI la croissance du PIB devrait atteindre 4,8% en 2017. Une conférence de presse sans relief a été donnée hier par le chef de la mission de consultation du Fonds monétaire international (FMI), Nicolas Blancher, sur les perspectives économiques du Royaume. Comme à son habitude, Le Fonds a distribué les bons points, tout en appelant le Royaume à poursuivre les réformes structurelles.
Sur le plan de la croissance, le FMI se montre plus otpimiste que les autres institutions conjoncturiste. Le taux de croissance économique au Maroc devrait rebondir à 4,8% en 2017, grâce à une reprise «vigoureuse» dans le secteur agricole, a ainsi estimé le chef de la mission de consultation du Fonds monétaire international (FMI), Nicolas Blancher.
Le secteur non agricole devrait de son côté connaître une croissance «modeste» de 3,3% a indiqué Blancher, qui s’exprimait lors d'une conférence de presse à Rabat, à l'issue d'une mission relative à la 2ème revue de l'accord au titre de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL) en faveur du Maroc.
Le chef de la mission du FMI a relevé que les performances et les politiques macroéconomiques du Maroc sont restées «solides», en dépit de la volatilité de la production agricole, de la faiblesse de la croissance chez les partenaires commerciaux et des risques extérieurs qui demeurent «élevés».
Poursuite de la consolidation budgétaire
S'agissant du déficit budgétaire, il devrait se réduire à 3,5% du PIB en 2017 grâce à l’augmentation des recettes et à la maîtrise des dépenses, a signalé le responsable à l’Institution de Bretton Woods, rapportant que l’équipe du FMI «note avec satisfaction que les autorités marocaines ont l’intention de poursuivre les réformes budgétaires, notamment en vue de mettre en place un système fiscal plus équitable et plus juste et de réduire la dette publique à moins de 60% du PIB d’ici 2021».
Ces efforts, a-t-il soutenu, sont essentiels pour accroître les marges de manœuvre nécessaire afin de réduire la pauvreté et de promouvoir l’emploi au moyen de dépenses publiques, en particulier l’investissement et les programmes sociaux qui profitent aux couches les plus démunies de la population et qui aident à réduire les inégalités.
Déficits extérieurs : il n’y a pas péril en la demeure
Sur un autre registre, Blancher a estimé que le déficit des transactions extérieures courantes devrait se réduire à 4% du PIB en 2017, du fait de «la croissance continue des exportations et en dépit d'une augmentation des importations énergétiques», ajoutant que les réserves internationales brutes devraient avoisiner 24 milliards de dollars à fin 2017, soit environ 6 mois d’importations.
Les services du FMI ont reitéré leur appui à la réforme du régime de change. Ils souscrivent à «l’assouplissement du régime de change auquel les autorités ont l’intention de procéder de manière progressive, et qui permettra à l’économie marocaine de mieux absorber les chocs extérieurs et de rester compétitive à l’avenir». En revanche, aucun mot sur les derniers rebondissements qui ont conduit au report, décidé par le chef de gouvernement, de la réforme.
Poursuite des réformes structurelles
Comme à chaque conférence de presse, les experts du FMI n’ont pas manqué d’inviter le Maroc à poursuivre son train de réformes structurelles : améliorer le climat des affaires et la gouvernance, lutter contre la corruption, réduire le taux de chômage, en particulier chez les jeunes, palier les disparités régionales et sociales et à réformer le système éducatif.
Rappelons que le Conseil d’administration du FMI avait approuvé, en juillet 2016, un accord LPL en faveur du Maroc pour un montant de 2.504 milliards de DTS (environ 3,42 milliards de dollars). La première LPL du Fonds s’élevait à 6,21 milliards de dollars et avait été octroyée en août 2012, tandis que la deuxième, d’un montant de 5 milliards, a été approuvée en juillet 2014. Le Maroc n’en a jamais fait usage.