L'épidémie du coronavirus (Covid-19) aura un impact négatif inévitable sur les flux mondiaux des investissements étranger directs (IED), a indiqué la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), réduisant ses prévisions de croissance annuelle de 5 à 15%.
Selon les projections de la Cnuced, publiées dimanche, la croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) mondial sera réduite de -0,5% si l'épidémie est maîtrisée au cours du premier semestre, et de -1,5% en cas de scénario dramatique.
En conséquence, la croissance annuelle des IED devrait être réduite de -5% à -15% par rapport aux estimations de janvier qui prévoyaient que les investissements étrangers restent stables en 2020-2021 ou enregistrent une croissance très modeste (+5%), explique la Cnuced.
Dans leur étude, les économistes de l'agence de l'ONU indiquent que le tassement des investissements étrangers sera particulièrement ressenti dans les pays les plus touchés par l'épidémie.
Toutefois, ils soulignent aussi que «le choc négatif de la demande et l'impact économique des perturbations des chaînes d'approvisionnement» de Chine, de Corée du Sud, du Japon et des économies de l'Asie du Sud-Est, «affecteront les perspectives d'investissement dans d'autres pays».
C'est pour l'instant en Chine que «le choc de la demande est le plus grave», relève la Cnuced, avec par exemple une baisse de 70% des ventes de Toyota en février dans ce pays.
L'impact de l'épidémie «est déjà visible sur les principaux marchés en dehors de la Chine», relève la Cnuced, pointant du doigt notamment les industries tournées vers la consommation, telles que les voyages, tourisme et commerce.
Signe de cette inquiétude généralisée, plus des deux tiers des entreprises figurant sur le Top 100 des multinationales de la Cnuced ont déjà publié des commentaires sur les effets de l'épidémie sur leurs activités, le secteur de l'automobile semblant être le plus touché, selon l'étude.