Circuits de distribution: une nouvelle génération de sites à l’horizon 2030

Circuits de distribution: une nouvelle génération de sites à l’horizon 2030

Lancement de nouveaux marchés de gros et réhabilitation de ceux déjà existants.

Modernisation du mode de gouvernance et mise en place de plateformes multiproduits.

 

Par C. Jaidani

La distribution des produits agricoles est l’une des problématiques majeures du secteur. Avec le renchérissement du coût de la vie et la sécheresse, cette question se pose avec acuité. La différence entre les prix à la production et ceux à la consommation ne cesse de s’alourdir. Cela a poussé les autorités, en l’occurrence le ministère de l’Agriculture et celui de l’Intérieur, département supervisant administrativement les marchés de gros, à penser à une nouvelle vision comportant des sites modernes. Il s’agit de mieux valoriser les produits agricoles en assurant leur qualité et une bonne répartition dans tout le territoire national. A cet égard, Generation Green accorde une grande importance à ce sujet.

Mohamed Sadiki, ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, a annoncé la couleur dernièrement à la Chambre des représentants dans le cadre des questions orales. Il a tout d’abord évoqué les contraintes rencontrées qui entravent l’intégration des filières de production au niveau des marchés de gros, les marchés hebdomadaires et les marchés de proximité. «Ces difficultés sont liées à la faiblesse des infrastructures et des services, l’absence d’un mode de gestion approprié, les conditions d’hygiène inadéquates, les disparités de couverture du territoire national et la multiplicité des intermédiaires», a-t-il souligné.

Il faut noter que le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a relevé dernièrement dans une étude que la flambée des prix des produits agricoles est due en grande partie à la présence d’intermédiaires à plusieurs niveaux. Ils constituent un maillon non négligeable de la chaîne de valeur, mais insaisissable et informel. Certes, les collecteurs, les courtiers, les ramasseurs, les organismes de stockage frigorifiques, les détaillants et les semi-grossistes facilitent l’écoulement de la production des petits agriculteurs et des producteurs, mais ils renchérissent en revanche le prix de vente final aux consommateurs et perturbent le fonctionnement des chaînes de valeur. La stratégie Generation Green vise à mettre en place une nouvelle génération de marchés. A cet égard, 12 sites supplémentaires pour les fruits et légumes seront lancés dans toutes les régions du Royaume, à l’horizon 2030. Cinq projets de marchés de gros sont déjà entamés dans les villes de Rabat, Berkane, Meknès, Agadir et Marrakech. Des accords ont été conclus avec de nombreuses communes pour réhabiliter et moderniser 100 marchés hebdomadaires à l’horizon 2030. Cette stratégie vise également à moderniser les abattoirs en vue d’atteindre l’objectif de 120 sites accrédités. Jusqu’à aujourd’hui, seuls 14 abattoirs sont accrédités sur un total de 796.

«La mise en place de ces sites de nouvelle génération va permettre de  renforcer l’attractivité des marchés de gros. Ils vont optimiser les circuits de distribution et permettre de créer une offre alternative efficace afin de réduire les pratiques informelles. Il s’agit aussi d’améliorer la chaîne de valeur, depuis le producteur jusqu’au consommateur final, à travers l’optimisation des liens entre l’amont productif et le marché. Cette réforme devrait optimiser les coûts logistiques entre la production et le marché, et réduire l’intervention des intermédiaires», a indiqué Sadiki. Le ministère de l’Agriculture veut doter les marchés de gros d’infrastructures modernisées et disposant de plateformes multiproduits (fruits et légumes, produits carnés, autres produits alimentaires) et multi-activités. Il est question de mettre en place un nouveau mode de gouvernance associant les collectivités territoriales à des opérateurs publics/privés, à travers la création d’une Société de développement local (SDL), et un système de rémunération basé sur l’abandon de la taxe sur le chiffre d’affaires et sa substitution par d’autres sources de revenus déconnectées des ventes (droits de 1ère occupation, loyers et péages à l’entrée). 

 

 

 

 

 

 

 

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