CGEM - Gouvernement : positions tranchées du patronat sur divers fronts

CGEM - Gouvernement : positions tranchées du patronat sur divers fronts

La CGEM a présenté ses priorités pour la rentrée.

En plus des propositions formulées pour le projet de budget 2024, plusieurs dossiers liés au dialogue social, au droit de grève, au code du travail… et à l’investissement ont été abordés.

 

Par A. Diouf

Rentrée économique chargée à la CGEM ! Vendredi 1er septembre, le patronat a marqué son retour aux affaires par une cascade de réunions. Dans la matinée, un Conseil d’administration suivi de deux réunions avec Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, et avec Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, respectivement, sur le dialogue social et sur la tenue des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale en octobre prochain à Marrakech. Et dans l’après-midi, une rencontre avec la presse pour lui présenter ses priorités à propos du projet de Loi de Finances 2024 en cours d’élaboration.

Le dialogue social au centre des échanges

Contre toute attente, c’est le dialogue social qui a dominé les échanges avec les médias. La raison est liée à une certaine polémique survenue sur la deuxième revalorisation du SMIG, et il fallait lever les zones d’ombre et les doutes quant à son application. En effet, sur l’augmentation du SMIG et du SMAG, le patronat a été accusé d’exercer une pression sur ses autres partenaires du dialogue social, notamment en conditionnant la seconde revalorisation du SMIG de +5% à la signature d’un accord sur la loi organique sur le droit de grève et l’assouplissement du code du travail. Face à cette accusation, Chakib Alj, le président de la CGEM, Mehdi Tazi, le vice-président général, et Hicham Zouanat, le président de la Commission sociale, se sont montrés catégoriques.

«Nous n’avons à aucun moment fait de chantage. Nous ne sommes pas contre cette deuxième revalorisation du SMIG qui aura bien lieu puisque le dossier est désormais entre les mains du gouvernement», ont-ils affirmé. «Mais ce que nous disons, ce que nous tenons à dire, c’est que nous avons respecté nos engagements et qu’il faudrait que les autres parties prenantes en fassent autant», ont-ils souligné.

S’arrêtant ensuite sur le droit de grève et sur le code du travail, les membres du patronat ont apporté plusieurs éclaircissements. D’abord, d’importantes avancées sont enregistrées sur la loi organique relative au droit de grève, qui est une disposition constitutionnelle datant de 1962. Ceci grâce à la tenue de plus d’une vingtaine de réunions entre les partenaires sociaux, au cours des neuf derniers mois. Ainsi, le projet de texte est tellement bien avancé qu’il sera bientôt introduit dans le circuit législatif. D’ailleurs, satisfait du travail déjà accompli, le ministère de l’Emploi encouragerait les deux parties à trouver rapidement un consensus sur cette question, est-il expliqué. «Toutefois, si cet accord tarde, le sujet sera tranché au Parlement», a précisé Zouanat.

Le code du travail en ligne de mire

Sur le code du travail, la CGEM a affirmé que ce texte, fait à la vavite, profite plus aux employés qu’aux employeurs. Il doit être révisé parce qu’Il ne cadre pas avec les défis auxquels va être confrontée l’entreprise en matière d’investissement et de création d’emploi, notamment avec la nouvelle de charte de l’investissement. Par conséquent, un dialogue doit être rapidement engagé dans ce sens. Sur un autre sujet comme l’énergie, pour ne citer que cet exemple, le président de la Confédération a signalé que la CGEM a reçu plusieurs textes réglementaires de la part du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable. Les fédérations concernées sont en train de les étudier, a-t-il noté, expliquant que le sujet de la réduction du coût de l’énergie et de l’accélération de la décarbonation est essentiel au développement de notre tissu industriel.

Concernant le PLF 2024, la CGEM a émis plusieurs propositions, dont les deux principales sont liées à la réforme de la TVA et de la taxe locale. En matière de TVA, le patronat réclame mordicus la neutralité de cette taxe à travers l’harmonisation des taux, avec l’institution de deux taux, tout en maintenant le taux de 0%. Pour rappel, cette revendication remonte aux 3èmes assisses nationales de la fiscalité, organisées en 2019, qui avaient recommandé un taux 0 pour les produits de première nécessité, un taux de 10% pour les produits de consommation de masse, un taux de 20% comme taux normal et un taux plus élevé pour les produits de luxe. Pour ce qui est de la fiscalité locale, la CGEM recommande de regrouper les 27 redevances actuellement en vigueur en deux taxes, à savoir une taxe foncière et une taxe sur l’activité économique. 

 

 

 

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