Industrie: vers une nouvelle ère portée par la notion de souveraineté

Industrie: vers une nouvelle ère portée par la notion de souveraineté

Considéré comme une locomotive de l’économie nationale, le secteur industriel marocain est en plein essor.

Depuis le début du mandat du gouvernement Akhannouch, il a contribué à la création de près de 94.000 emplois nets.

 

Par M. Ait Ouaanna

L’industrie est l’un des principaux moteurs de croissance de l’économie marocaine. Depuis plusieurs années, le gouvernement s’est engagé à promouvoir un environnement propice à l’investissement et à soutenir les secteurs industriels qui jouent un rôle central en matière de création d’emplois. A cet égard, le ministère de l’Industrie et du Commerce et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont organisé, mercredi 29 mars 2023 à Casablanca, la 1ère édition de la Journée nationale de l’industrie. Cet événement, dont les prochaines éditions se dérouleront dans diverses régions en vue de mettre en relief les potentialités industrielles locales, sert de plateforme d'échange sur les enjeux stratégiques de développement du secteur et les priorités de la nouvelle stratégie industrielle.

 

Nouvelle ère industrielle

Cette première édition, tenue en présence du chef du gouvernement et de plusieurs représentants des ministères, a été rehaussée par un message royal dont lecture a été faite par le ministre de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour. Soulignant tout d’abord que le Royaume a «réalisé des progrès significatifs dans le domaine industriel», le Roi Mohammed VI a insisté sur la nécessité de «se préparer pleinement à inaugurer une nouvelle ère industrielle portée vers et par la notion de souveraineté». «Notre pays a besoin, pour réussir ce challenge, d’une industrie intégrant de nouvelles activités et de nouveaux savoir-faire et offrant plus d’opportunités d’emploi», a-til affirmé. Dans ce sens, le Roi a appelé à la mise en place et à l’élargissement des dispositifs d’accompagnement en faveur du renforcement de l’infrastructure technologique et de la R&D au sein des entreprises marocaines et de la création d’un écosystème industrie-universitécentres de recherche, pour soutenir l'innovation et en faire un moteur de croissance de l’industrie marocaine.

Dans le cadre de cette 1ère édition de la Journée nationale de l’industrie, les différents participants ont examiné les enjeux relatifs à l'élaboration de la nouvelle stratégie industrielle inscrite dans le cadre de l'opérationnalisation des recommandations du nouveau modèle de développement. Par le biais de cinq panels, les intervenants ont abordé plusieurs questions, notamment la promotion de l’investissement productif dans l’industrie à l’échelle nationale et des régions, les outils de développement d’un environnement industriel propice à l'investissement et le traitement des causes structurelles qui entravent la compétitivité des entreprises. Les panélistes ont également évoqué le développement du «Made in Morocco» comme un marqueur de qualité et de compétitivité, la promotion de l'innovation au service de l'industrie et le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) productives dans le cadre des écosystèmes industriels.

 

Un pourvoyeur majeur d’emploi

S’exprimant à cette occasion, le ministre de l’Industrie et du Commerce, a révélé que le secteur de l'industrie s'est fixé comme objectif de créer 410.000 emplois, faisant état de la création d'environ 94.000 emplois nets dans le secteur depuis le début du mandat du gouvernement. Concernant les exportations, le ministre a précisé que «86% de nos exportations de biens en valeurs sont des produits transformés. Des niveaux records ont été atteints en exportation de véhicules avec plus de 110 milliards de dirhams, 40 Mds de DH dans le textile, plus de 40 Mds de DH dans l'agroalimentaire, et plus de 20 Mds de DH dans l'aéronautique».

De son côté, le président de la CGEM, Chakib Alj, a relevé que l’industrie doit accompagner les grands chantiers royaux, notamment le développement des énergies renouvelables et la généralisation de la protection sociale, appelant ainsi les industriels à profiter de la Charte de l’investissement et de l’activation des mécanismes du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement. S’exprimant au sujet des perspectives de l'industrie marocaine pour les prochaines années, Chakib Alj a mis en exergue les opportunités de développement et de réduction de la dépendance aux importations, notamment dans l’agro-industrie, avec 20% uniquement des exportations agricoles en produits transformés.

 

Formation : la clé du succès

Intervenant dans le cadre d’un panel autour des leviers pour renforcer la compétitivité industrielle, le Directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, Mohamed Benchaâboun, a mis l’accent sur l’importance de la formation du capital humain. «On ne peut pas parler d'une amélioration des process, de la productivité, de l'amélioration des coûts et de la qualité sans investir dans la formation des ressources humaines et la formation de base», a-t-il assuré. Dans le même ordre d’idées, Benchaâboun a expliqué que l'investissement peut porter sur l'outil et l'amélioration des process dans le moyen et le long terme ainsi que sur l'immatériel, notamment dans la recherche, la formation et le système d'information.

Pour sa part, le ministre délégué chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Évaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, a mis la lumière sur le rôle de la nouvelle charte de l'investissement dans le renforcement de la compétitivité de l’industrie marocaine. «La nouvelle charte de l’investissement, qui se fixe comme ambition la création de la valeur et des emplois, a été élaborée en étroite collaboration avec le secteur industriel», a-t-il souligné. Avant de rappeler les trois volets importants de la charte, à savoir celui de la gouvernance, qui va permettre aux territoires de jouer un rôle important et de se rapprocher du tissu industriel local, celui lié au climat des affaires et celui relatif aux primes et incitations à l'investissement.

 

La logistique : un atout pour l’industrie

De son côté, le ministre du Transport et de la Logistique, Mohammed Abdeljalil, a évoqué l'efficacité logistique en tant que levier de la compétitivité industrielle, citant l'exemple des infrastructures logistiques liées à l'industrie du phosphate avec les plateformes de Jorf Lasfar, le nouveau port de Safi ainsi que celui de Laâyoune. Par ailleurs, Abdeljalil a mis l’accent sur trois enjeux majeurs à relever actuellement, à savoir l'efficacité énergétique et la décarbonation, la digitalisation de l'économie ainsi que la résilience des chaînes logistiques face aux crises et aux chocs.

«Dans ce contexte, plusieurs actions seront menées, dont la poursuite du développement des infrastructures, l'accompagnement des opérateurs privés, notamment en matière de formation, et le soutien au développement de leurs systèmes d'information ainsi que le renforcement de la gouvernance publique-privée», a-t-il fait savoir. Cette première édition de la Journée nationale de l’industrie a également été marquée par le lancement par l'Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), d’une banque de projets innovants et de la plateforme «IPmarketplace», dédiée à la valorisation des brevets d’invention, ainsi que par la conclusion de deux conventions de partenariat.

Réunissant le ministère de l'Industrie et du Commerce, l'OMPIC et la CGEM, la première convention porte sur le développement et la promotion de la propriété industrielle et commerciale et la valorisation des actifs immatériels des entreprises marocaines. La deuxième convention entre la CGEM et le ministère vise, quant à elle, à définir les modalités du partenariat entre les deux parties pour reconduire l'organisation de cette journée chaque année. 

 

 

 

 

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