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Fintech : le Maroc centralise ses forces avec le hub MFC

Fintech : le Maroc centralise ses forces avec le hub MFC

À Marrakech, lors du Gitex Africa 2025, la fintech marocaine a trouvé l’un de ses plus fervents défenseurs en la personne morale du Morocco Fintech Center (MFC), dont la présence remarquée vient rappeler qu’un nouvel acteur est à l’œuvre pour structurer un écosystème encore embryonnaire.

 

Née d’un constat partagé entre institutions publiques, régulateurs, grandes banques et universités, cette association ambitionne de donner enfin au Maroc une stratégie intégrée en matière de technologies financières. Longtemps considéré comme à la traîne par rapport à d'autres économies africaines plus dynamiques sur ce segment, le Royaume dispose pourtant d’atouts majeurs : un accès digital massif, une population jeune et connectée, ainsi que des structures d’outsourcing matures.

C’est pour lever les nombreux verrous qui freinent encore l'essor des fintechs marocaines qu’a été conçu le Morocco Fintech Center. À travers une gouvernance collégiale rassemblant 15 membres fondateurs (dont Bank Al-Maghrib, le ministère de l’Économie et des Finances, l’AMMC, l’ACAPS, plusieurs banques, universités et fonds publics), le MFC agit comme une plaque tournante, un guichet unique pour toutes les initiatives fintechs désireuses d’émerger ou de croître.

Installé à Rabat, le MFC joue un rôle de facilitateur entre les porteurs de projets et les différentes autorités financières du pays. Il centralise l’information, oriente les fintechs dans le labyrinthe réglementaire et les accompagne dans leurs démarches, notamment grâce à des programmes d’incubation et d’accélération. Une de ses missions clés consiste également à rendre accessibles des infrastructures technologiques -comme des plateformes API mutualisées - qui permettent de développer, tester et déployer des solutions innovantes dans des conditions optimales.

Une stratégie structurée et multisectorielle

En effet, le MFC ne se limite pas à un rôle d’interface. Cinq groupes de travail ont été mis sur pied pour activer ses leviers d’action : vision stratégique, incubation, cadre réglementaire et technologique, développement des compétences et mise en œuvre opérationnelle. Ces chantiers sont coordonnés par un comité de suivi et appuyés par un comité technique chargé de sélectionner les projets éligibles au soutien de l’association.

Conscient que l’accès au financement reste un obstacle majeur pour les jeunes entreprises technologiques, le MFC s’appuie sur deux leviers : le fonds Fintech lancé par Bank Al-Maghrib, et les passerelles qu’il crée avec les autres dispositifs publics de financement déjà existants (Fonds Mohammed VI, CDG Invest, programmes du ministère de la Transition numérique...). L’idée est de rendre l’écosystème plus lisible, plus fluide et surtout plus efficace pour ceux qui en sont les moteurs : les entrepreneurs.

En 2025, l’engagement du MFC s’est concrétisé par une forte présence au Gitex Africa de Marrakech, où l’association a multiplié les rencontres avec les porteurs de projets et les acteurs internationaux du secteur. Objectif : positionner le Maroc comme un hub régional de la fintech, capable d’exporter son savoirfaire et d’attirer les investisseurs. Alors que les premières formations en technologies financières sont déjà en cours de conception avec les universités membres, que les guichets virtuels sont opérationnels et que des événements de promotion se préparent, le MFC avance avec méthode. Il ne développe pas de produits, mais il crée les conditions nécessaires à leur naissance. 

 

Pourquoi un Morocco Fintech Center ?
Malgré une forte connectivité numérique, un vivier de talents et un secteur bancaire avancé, le Maroc accusait un net retard en matière de fintech par rapport à d’autres pays africains comme le Nigeria, le Kenya ou l’Égypte. Fragmentation des initiatives, absence de coordination, manque de financement ciblé… autant de freins identifiés par une étude menée avec la Banque mondiale. Le MFC vient combler ce vide, en fédérant les forces publiques et privées autour d’une stratégie nationale claire, pour enfin permettre à la fintech marocaine de déployer tout son potentiel.

 

 

 

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