Une exposition, à la fois, ancrée dans le contemporain et débarrassée du carcan des créations artistiques à travers le regard singulier de 18 artistes. L’exposition, proposée par le commissaire Mohamed Thara à la Galerie 38, «La Vague blanche : 20 ans d’art contemporain marocain», vise à faire connaître des œuvres rarement vues au Maroc et à en faire bénéficier un large public.
Rien n'est bien sûr anodin dans cette proposition qui se veut audacieuse et assumée. Celle de réserver une exposition entière à ces artistes contemporains marocains des générations post-années 2000.
Ambitieux, mais le parti pris parait aussi risqué. D'abord, en ce qu'il laisse planer le doute sur la question : «Y a-t-il un art marocain ou seulement un art au Maroc ?» Ensuite, parce qu'il invite à s'interroger sur la nécessité de recourir à une proposition exclusive pour parler «de l’art contemporain au Maroc».
Le plaisir est facile et l’euphorie immédiate. D’autant que la dernière génération émergente désormais installée «n’a encore fait l’objet d’aucune étude ou recension…» Pis encore, certains(es) sont remisés(es) aux oubliettes par les tenants du bon goût. La morsure laissée dans les chairs, elle, est indélébile.
L’«individuation», l’«originalité» et l’«avant-gardisme» jouent-ils un rôle décisif dans la réalisation d’une œuvre ? Et peut-on postuler pour l’art, et a fortiori contemporain, une capacité d’imprégnation sensorielle comparable ?
Ceci dit, nous ne voyons pas les choses de cet œil et détournons assez habilement les questions. L’expo entend rendre compte de l’évolution de cette tendance artistique qu’est l’art contemporain, des thématiques introduites, et son influence sur le travail d’une génération d’artistes qui en a bénéficié.
En filigrane, avec «La Vague blanche», la Galerie 38 tente (inévitablement) un mini-bilan à travers l’œuvre de tous ceux et celles qui ont écrit le contemporain ces dernières années.
L'exposition peut alors être appréhendée comme une proposition attachée aux œuvres, davantage, trempées dans l’art contemporain. L’occasion de (re) découvrir une autre Sanae Arraqas ; Amina Benbouchta ; Randa Maroufi ; Nissrine Seffar ou un autre Mustapha Azeroual ; Mohamed El Baz ; Hicham Benohoud ; Hicham Berrada ; Max Boufathal ; M'barek Bouhchichi ; Mounir Fatmi ; Amine El Gotaibi ; Omar Mahfoudi ; Fouad Maazouz ; Hicham Matini ; Youssef Ouchra ; Mohamed Thara ou encore Yassine Alaoui Yoriyas.
Mais qui sont ceux-là ? Artistes hors pair que l’art contemporain a accueillis(es), encouragés(es) et générés(es).
A très vite !
* L’exposition «La vague blanche : 20 ans d’art contemporain marocain» sera ouverte au public à partir du 8 octobre 2020.
Par R.K.H