L’exposition temporaire «Sijilmassa, carrefour de civilisations et de commerce» qui se poursuivra jusqu’au 30 mai 2022 à Rabat, offre l’occasion aux visiteurs de découvrir cette légendaire cité, dont l’atelier monétaire était l’un des plus dynamiques à l’échelle du Maghrib Al-Aqsâ et de l’Occident musulman durant toute la période médiévale.
Organisée par le Musée Bank Al-Maghrib, cette exposition tend à mettre en évidence le rôle financier que la ville de Sijilmassa a joué dans l’histoire du Maroc depuis sa fondation, au début de l’époque islamique, jusqu’à l’avènement de la dynastie alaouite.
Cet événement artistique qui s’inscrit dans le cycle des expositions numismatiques du Musée, ambitionne aussi d’offrir aux passionnés l’expérience de plonger dans le passé glorieux de Sijilmassa et de mettre en exergue, outre la spécificité géographique de la cité, son architecture et son histoire, à travers un parcours en trois axes (à savoir «Sijilmassa, espace et potentialités naturelles», «Sijilmassa : un atelier monétaire millénaire» et «Sijilmassa : cité lettrée et spirituelle») illustrés par une riche sélection de précieux objets archéologiques et d’un ensemble de pièces de monnaies inédites, provenant des collections du Musée Bank Al-Maghrib, ainsi que d’autres collections publiques qui seront mobilisées pour appréhender l’histoire riche de la ville de Sijilmassa.
Cité mythique du Maroc médiéval et moderne située dans l’oasis du Tafilalet, Sijilmassa a joué un rôle fondamental dans le commerce de l’or entre l’Afrique sahélienne et la Méditerranée. Son omniprésence dans l’historiographie de l’époque est à l’image de son importance. D’ailleurs, le célèbre géographe bagdadien du de 9ème siècle, Al-Yakoubi, disait que «l’or s’y trouve comme les plantes».
Au-delà de la légende, se trouve une ville qui incarne à elle seule l’histoire ancienne et récente du Maroc aussi bien dans ses dimensions culturelle, économique que politique. Depuis sa fondation en 140H./757, la ville et son atelier monétaire sont devenus un centre incontournable des négociants venant d’Orient comme d’Occident, à la recherche des monnaies d’or. De Gênes à Tombouctou, de Bagdad à Aoudaghoust, de Cordoue à Gao, aucun échange ne pouvait se faire sans passer par Sijilmassa.