Il a fallu un autre haut conseil de sécurité national, une autre réunion d’urgence au sommet, d’autres tractations entre les généraux d’Alger autour du président Abdelmajid Tebboune pour annoncer en grandes pompes, devant un parterre de journalistes, avec tout le cérémonial de circonstance, la fermeture de l’espace aérien entre le Maroc et l’Algérie.
Une décision tout aussi extrême que celle prise, il y a quelques semaines, de rompre toutes les relations diplomatiques avec Rabat.
Il s’agit là d’une escalade qui vient consacrer la profondeur de la crise entre les deux pays voisins, et qui a pris des proportions à la fois belliqueuses et dangereuses depuis que les États Unis d’Amérique ont reconnu officiellement la marocanité du Sahara. Un camouflet pour Alger qui se voit lâché par la première puissance mondiale, laquelle se rallie sur la position marocaine, appuyant la politique de Rabat dans la gestion du conflit larvé avec le Polisario, financé et téléguidé par la junte militaire au pouvoir en Algérie.
C’est donc là une réaction à chaud, à la fois extrême et illogique de la part d’un régime au bord de l’implosion, qui jette toute la responsabilité du chaos qu’il traverse sur le voisin marocain, accusé de tous les maux, allant jusqu’à lui imputer les feux de forêt qui ont ravagé l’Algérie cet été.
Des accusations à répétition qui montrent à quel point le pouvoir algérien est aux abois, largué de toutes parts et lâché par les grandes puissances qui voient en lui un danger de plus en plus grandissant pour la stabilité de toute la région du Maghreb et du Sahel, ouvrant la porte à toutes les velléités terroristes qui sévissent dans ce ventre mou de l’Afrique.
Aujourd’hui, cette décision de fermer l’espace aérien avec le Maroc peut cacher d’autres intentions qui n’augurent de rien de bon pour l’avenir entre les deux pays. Affaire à suivre.
Par Abdelhak Najib. Écrivain-journaliste