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Algérie: L’immobilisme européen

Algérie: L’immobilisme européen

 

On le sait. Le pétrole, le gaz et les pétrodollars sont les baromètres des relations internationales de nos jours. C’est sur la Bourse des hydrocarbures que se jouent les fluctuations dans les rapports entre États et nations. 

 

Nous l’avons vérifié avec les Royaumes et les Emirats du Golfe. Nous l’avons vu avec la Libye de Mouammar El Kadhafi avant sa chute. Nous l’avons suivi avec l’Irak de Saddam Hussein avant de le déboulonner. Nous le vivons aujourd’hui avec certains pays pétroliers de l’Asie centrale, comme on l’a vu dans le Caucase. Nous le vivons chaque jour avec ce qui se passe au Nigéria. C’est toujours l’état du brut qui dicte les règles à suivre entre pays, jusqu’à nouvel ordre. 

C’est de ce sursis dont jouit encore aujourd’hui l’Algérie, pays gazier et pétrolier de premier ordre, qui accuse des retards irréversibles dans tous les domaines de la vie : une politique autocratique, une économie agonisante, une société au bord de l’implosion, une culture marginalisée et stigmatisée avec tous les clivages qui sont en vigueur en Algérie et des identités contradictoires qui donnent de la voix et refusent de ployer encore sous le joug d’une junte militaire en perte de vitesse. Cette junte qui rafle toute la mise et jouit de tous les droits, ne laissant même pas des miettes aux populations.

Le tout couplé à un gouvernement dont le casting est des plus aberrants, avec à sa tête un président, Abdelmajid Tebboune, qui excelle dans l’amateurisme, qui donne dans l’invective et qui multiplie les saillies cocasses. Une incompétence généralisée qui fait froid dans le dos. Car, c’est toujours avec les incapables que les choses finissent par dégénérer. Ceux-ci ne connaissant qu’un seul type de langage : celui de la matraque destinée à leur peuple et de la menace à l’égard de leurs voisins.   

Aujourd’hui, la question que se posent de nombreux politologues et observateurs est la suivante : pourquoi la communauté internationale laisse-t-elle les dirigeants algériens mener ce pays vers le chaos, sans intervenir, sans bouger le petit doigt ? La réponse ne souffre d’aucune ombre : l'Union européenne a toujours joué la carte du Wait and see. On laisse faire, on observe de loin, on attend que le pays entame sa chute finale dans les précipices de l’Histoire pour lui asséner le coup fatal. Kadhafi et Saddam sont la preuve ultime d’une telle tactique héritée de la guerre froide, nourrie aux jeux des services secrets et autres agences gouvernementales, qui observent la situation pour intervenir à la fois comme sauveurs et comme redresseurs de tous les torts. 


De leur côté, les États-Unis d’Amérique ont bel et bien lâché le régime algérien sachant qu’ils ne peuvent coopérer avec une junte militaire sur le retour, qui n’a pas réussi à se recycler, répétant les mêmes schémas puisés dans les pratiques socialo-communistes de l’ex-URSS. Un non-sens absolu qui a poussé Washington à fustiger Alger en reconnaissant la marocanité du Sahara, balayant d’un revers de main tous les micmacs de plus d’un demi-siècle de magouilles et de complots contre Rabat. 

Restent l’Espagne et la France, qui regardent en revendiquant leur droit à l’immobilité, alors que tous les éléments indiquent que l’Algérie, c’est fini. Que ce pays vit les derniers relents d’une dictature militaire qui a fait son temps et qui est aujourd’hui en parfait décalage par rapport aux équilibres régionaux et mondiaux. Ce silence de la part de la communauté internationale est lourd de sens, car il présage une seule vérité : l’Algérie joue désormais seule. Et dans ce jeu, elle peut se précipiter dans des folies dont elle a le secret, comme fomenter une guerre régionale comme dernier sursaut d’une république défunte.

 

 

Par Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste

 

 

 

 

 

 

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