La production massive en logements est une opportunité à saisir pour adopter de nouvelles logiques de construire, a estimé, samedi à Dakar, le ministre de l’Aménagement du Territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la Ville, Abdelahad Fassi-Fehri.
"Ces logiques doivent concilier les besoins en termes de quantité, de qualité, de coût et de respect de l’environnement", a-t-il dit lors d’un atelier tenu sur le thème : "Des défis de la qualité dans la production de logements pour les couches à faible revenu", organisé dans le cadre du 5ème road show international initié par le groupe Al Omrane.
"Aujourd’hui, les défis de la qualité dans les logements pour les couches les plus défavorisées dans notre continent se posent avec acuité, nécessitant ainsi de grandes réflexions et de nouvelles solutions", a-t-il expliqué.
Selon le ministre, les pays africains sont appelés à se développer en ayant recours à des technologies avancées, à une meilleure gestion des ressources et en intégrant les préoccupations environnementales, faisant observer que, certes, l’augmentation de la concentration de la population dans nos villes pose plusieurs défis et contraintes, mais elle crée, néanmoins, des opportunités de développement multidimensionnel – économique, social et environnemental notamment en matière de logement.
Il a fait savoir par ailleurs que "notre volonté aujourd’hui est de renforcer le partenariat entre le Maroc et le Sénégal, de mettre en œuvre la convention cadre conclue entre nos deux ministères et de tisser des relations institutionnelles étroites dans le secteur de l’habitat fondées sur une approche de développement durable et de coopération gagnant-gagnant".
Il a indiqué dans ce sens que la deuxième édition du Forum ministériel africain sur l’Habitat et le Développement Urbain (FOHAMDU 2) sera organisée cette année par le Sénégal avec l’appui du Maroc, exprimant l’engagement du Royaume pour contribuer à la réussite de ce forum qui constitue un mécanisme de renforcement de la coopération Sud-Sud et du partenariat entre les Etats africains.
De son côté, le ministre sénégalais du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie, Diène Farba Sarr, s’est félicité de l’organisation à Dakar de l’étape africaine de ce road show international, ce qui témoigne, estime-t-il, de l’excellence des relations traditionnelles d’amitié fraternelle et de coopération entre le Sénégal et le Maroc.
"Qu’il me soit également permis d’adresser mes respectueuses salutations à SM le Roi Mohammed VI, à qui je transmets les vœux de bonne santé et de bonheur de SE Macky Sall, président de la République du Sénégal", poursuit-il.
Il a relevé, dans ce contexte, que cette rencontre vient à son heure au moment où les deux pays se sont engagés résolument dans la dernière ligne droite de la préparation de la deuxième édition du Forum ministériel africain sur l’habitat et le développement urbain, prévu à Dakar en octobre prochain. Cette rencontre, a-t-il ajouté, est un levier important dans le cadre de la mise en œuvre de l’agenda 2030 sur les objectifs de développement durable adopté en 2015 et du nouvel agenda urbain issu de la conférence mondiale Habitat III tenue à Quito, en Equateur, en octobre 2016.
Pour sa part, le président du directoire du Holding Al Omrane, Badr Kanouni, a estimé, lors de cette rencontre qui s’est tenue en présence de l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, Taleb Barrada, que l’organisation de cette conférence revêt une grande importance, car elle permet de "contribuer à consolider la coopération déjà très forte" dans le secteur de l’habitat et vient s’ajouter aux diverses rencontres officielles tenues par les responsables du secteur.
Revenant sur le road show qu’organise le Groupe Al Omrane au niveau international, il a indiqué que ce rendez-vous annuel ponctué de douze étapes, vise à établir un autre pont entre le groupe et la communauté marocaine dans tous les continents.
Il a fait savoir, par ailleurs, que sur les dix dernières années, le groupe a investi plus de 72 milliards de dirhams (7 millions euros) et permis à 1,5 million de bidonvillois et à 5 millions de Marocains de bénéficier d’un cadre de vie digne.
Selon une note de cadrage des organisateurs, la rencontre de Dakar vise à approfondir et échanger les expériences dans le domaine de l’habitat en donnant la parole aux différents acteurs.
La réflexion proposée contribuera notamment, selon le document, à identifier les moyens permettant de dépasser certaines perceptions qui peuvent affecter les politiques urbaines actuelles et à aborder un changement de paradigme conduisant à une approche visant à intégrer les nombreux aspects liés à la qualité et à la durabilité en gérant les coûts.