En matière de propositions incongrues, pour ne pas dire insensée, celle de «la partition du Sahara» avancée par Staffan de Mistura (photo), envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, se classe probablement dans le haut du panier.
Une idée qui fait lever les sourcils non seulement à Rabat, mais aussi au sein de la communauté internationale qui, depuis deux décennies, observe ce conflit avec une relative constance. Pour un diplomate, évoquer la «partition» du Sahara, c’est un peu comme tenter de réchauffer un plat déjà mal cuisiné en 2002, lorsqu’un certain James Baker, sur suggestion de l'Algérie, avait servi la même recette, rejetée illico par le Maroc.
Pour le Royaume, il n'y a pas d'ambiguïté. Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine, l'a rappelé avec fermeté : «le Maroc ne négocie pas son Sahara». Autrement dit, la souveraineté du Royaume sur ses provinces du Sud n'est pas matière à débat. La seule discussion possible concerne un conflit régional fomenté par un voisin qui, lui, préfère jouer au chat et à la souris dans une série de manœuvres diplomatiques plus ou moins désuètes.
D’ailleurs, le vrai problème ne réside pas dans cette proposition farfelue. Il se situe plutôt du côté de l'Algérie, qui continue à faire de la politique du siège vide une stratégie en soi. Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain, Antonio Guterres, SG de l’ONU, a souligné ce point important : l'Algérie refuse toujours d'assumer son rôle dans ce conflit. Pire encore, elle persiste à se présenter comme un simple «observateur», alors même qu’elle en est l’acteur principal, entretenant le statu quo et freinant tout progrès vers une solution durable. Conclusion : elle refuse… de jouer sa partition.
Face à cette situation, le Maroc, quant à lui, maintient le cap de sa proposition d’autonomie sous souveraineté marocaine, soutenue par de nombreux pays à travers le monde. Cette offre, qualifiée de «sérieuse, crédible et réaliste» par la communauté internationale, est la seule issue viable à ce conflit régional. Mais tant que l'Algérie continue de jouer la montre, la solution restera suspendue à la volonté de celui qui préfère complexifier plutôt que clarifier.
Alors, la «partition du Sahara» ? Une idée aussi futile qu'une tentative de réécrire l'Histoire. L’heure est maintenant à l’engagement de tous les acteurs, particulièrement ceux qui se cachent derrière le rideau, pour résoudre définitivement ce différend artificiel. Et si certains refusent de jouer leur partition, le temps, lui, finira bien par leur rappeler que l’Histoire se construit avec ou sans eux.
Finalement, on ne peut que s’étonner de cette valse de propositions. Pendant que certains dansent encore autour d’idées dépassées, le Maroc trace son chemin, fort d'une légitimité reconnue et soutenue à l'international. Le véritable défi n’est pas dans des formules anachroniques, mais dans l’ouverture d’un dialogue sincère, où chacun prendrait enfin sa place autour de la table. Et devinez quoi ? Le Maroc est déjà assis.
Par F.Z Ouriaghli