Cette rentrée est marquée par une réalité amère pour de nombreux Marocains : un pouvoir d'achat en berne qui a contraint bon nombre d'entre eux à revoir leurs plans de vacances. Face à la flambée des prix des offres touristiques locales, certains ont sacrifié leurs vacances, d'autres, mieux lotis, se sont tournés vers des destinations plus abordables à l'étranger, tandis que les plus téméraires ont contracté des crédits pour s'offrir quelques jours de répit en montagne ou en bord de mer. Ce phénomène n'est pas nouveau.
Depuis la crise sanitaire et l'explosion de l'inflation, les Marocains ont appris à naviguer dans des eaux économiques troubles, adaptant sans cesse leur mode de vie à un contexte qui pèse lourdement sur leur quotidien. La résilience des citoyens face à ces défis économiques est indéniable, mais jusqu’à quand tiendront-ils ? Quelle est la réponse du gouvernement dans pareil contexte? Au-delà de la problématique fondamentale du pouvoir d'achat, l’exécutif tente justement de répondre aux préoccupations des Marocains à travers la connotation sociale forte donnée aux Lois de Finances. Particulièrement, cette rentrée s’annonce chargée, comme en témoigne le projet de Loi de Finances 2025.
La lettre de cadrage met, en effet, en avant plusieurs axes stratégiques, notamment la consolidation de l'État social à travers des réformes ambitieuses dans l'éducation, la santé et l'inclusion sociale. Ces projets visent à répondre aux préoccupations profondes des citoyens et, par extension, à redonner espoir à une société en quête de stabilité et de progrès. L’éducation, pilier fondamental du civisme et du développement, est au cœur de cette vision. L’enjeu est d’éduquer, de généraliser la scolarisation et de garantir l’égalité des chances en milieux urbain et rural. De plus, la modernisation de l'université publique est essentielle pour former des compétences capables de répondre aux besoins évolutifs du marché du travail et de la société marocaine.
Dans le domaine de la santé, la refonte des systèmes médicaux et paramédicaux, accompagnée d’une meilleure gouvernance, est impérative. Elle renforcerait la solidarité nationale et raviverait la confiance des citoyens envers les institutions sanitaires. Ces réformes sont non seulement des réponses aux défis actuels, mais aussi les fondations d’un Maroc moderne où solidarité, équité et développement se conjuguent pour bâtir une société plus juste. Depuis l’intronisation du Roi Mohammed VI, ces projets s’inscrivent dans une vision claire : celle d’un État social fort, au service des citoyens et du développement économique.
Mais aujourd’hui, le gouvernement doit aller au-delà de la simple consolidation de ces acquis. Il doit se lancer dans de nouveaux défis, nationaux et internationaux, pour continuer d’accompagner la vision d’un Maroc singulier et résilient. Lutter contre les aléas climatiques, repenser l'éducation sportive et civique, diversifier les partenariats économiques, redéfinir les accords de libre-échange, ancrer la diversité culturelle, s’adapter aux métiers de l’avenir comme ceux liés à l’intelligence artificielle, et surtout, développer un climat d'investissement fondé sur la confiance et l’équité fiscale : autant de chantiers indispensables pour une dynamique économique et sociale cohérente.
Ces enjeux ne sont pas qu'une liste de bonnes intentions. Ils représentent des impératifs pour façonner l'avenir du pays. À l’heure où le Maroc se prépare à entamer une nouvelle année de réformes, l’exécutif doit saisir cette opportunité pour transformer ces défis en moteurs de progrès, en s’assurant que chaque chantier contribue réellement à l’édification d’un Maroc plus juste, plus moderne, et plus prospère.
Par F.Z Ouriaghli