Du cœur des débats parlementaires, émerge un enjeu de taille : la moralisation de la vie politique au Maroc. Alors que la Chambre des représentants s'attelle à l'élaboration d'un nouveau code de déontologie des députés, l'opinion publique se trouve confrontée à une série de scandales retentissants impliquant des élus véreux qui ont fait de l’hémicycle leur repaire.
Toute dernière affaire en date : la présentation au procureur du Roi, mardi 6 février, de Mohamed Karimine, ex-président de la commune de Bouznika, et de Abdelaziz El Badraoui, patron du groupe Ozone et ex-président du Raja Casablanca, soupçonnés de «conflit d’intérêts et mauvaise gestion du secteur de la distribution d’eau, d’électricité et d’assainissement liquide». Karimine, ancien parlementaire, est aussi impliqué dans une autre affaire liée à une association spécialisée dans la viande rouge, où il est accusé de détournement de deniers publics.
Toutes ces affaires obscurcissent la réputation de l'institution parlementaire et ébranlent les fondements mêmes de la démocratie. Le tableau est accablant : des élus, autrefois investis de la confiance populaire, se retrouvent aujourd'hui mêlés à des affaires de corruption, de prévarication et de trafic d'influence. La liste des actes répréhensibles semble interminable, révélant une cupidité sans bornes et une déconnexion flagrante avec les valeurs fondamentales de probité et d’éthique qui siéent particulièrement pour un élu.
Au lieu de se consacrer pleinement à la défense des intérêts de la collectivité, ces élus véreux ont préféré utiliser leur position comme un tremplin pour leur enrichissement personnel, sacrifiant ainsi l'intérêt général sur l'autel de leurs ambitions personnelles. Leur comportement irresponsable entache non seulement la dignité de la fonction parlementaire, mais mine également la confiance des citoyens envers l'ensemble de leurs représentants.
Dans pareil contexte, l'initiative visant à élaborer un nouveau code de déontologie pour les députés revêt une importance cruciale. Ce code, s'il est rigoureusement appliqué, pourrait servir de rempart contre les abus de pouvoir et les comportements répréhensibles au sein de l'institution législative. Toutefois, son efficacité dépendra de sa mise en œuvre stricte et de son application sans concession.
Le message du Roi Mohammed VI appelant à moraliser la vie parlementaire et à reléguer les calculs partisans au second plan, résonne comme un impératif moral pour l'ensemble des acteurs politiques. Car il faut mettre un terme à la culture de l'impunité et de l'opacité qui gangrène notre système politique, et réaffirmer avec force les valeurs d'intégrité et de responsabilité. À l'heure où le pays aspire à un avenir meilleur, il est impératif de bâtir des institutions solides et transparentes afin de poser les jalons d'une société plus juste, plus équitable et plus digne de nos aspirations les plus élevées.
F.Z Ouriaghli
Directeur Général responsable de la Publication