Gaza : le crime parfait… à ciel ouvert

Gaza : le crime parfait… à ciel ouvert

Vingt mois que le fracas des bombes rythme les journées des Palestiniens. Vingt mois de pilonnage, de pénuries et de décomptes funèbres. Et ce n’est pas près de changer. Le 26 mai 2025, l’offensive israélienne à Gaza s’est poursuivie tambour battant, au nom d’un triple objectif : libérer les otages, anéantir le Hamas et contrôler la totalité du territoire.

Une trilogie militaire répétée en boucle. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dans un élan de fermeté, a juré de ramener tous les otages, les vivants comme les morts. La formule est glaçante. Car cela se fera à n’importe quel prix.

Au prix, surtout, d’une horreur innommable. Pour preuve, lundi, 52 Palestiniens ont été tués, dont une majorité d’enfants dans une école de Gaza-ville. Et comme toujours au-lendemain de pareils massacres, les indignations fusent de partout et la communauté internationale fait ce qu’elle sait faire de mieux : organiser des réunions. A Paris, sur le parvis du Trocadéro, socialistes, communistes et écologistes ont uni leurs voix pour dénoncer un «génocide».

Olivier Faure, dirigeant du PS d’ordinaire plus mesuré, a osé le dire : «C’est un génocide», a-t-il affirmé, déclenchant un «Mieux vaut tard que jamais» ironique de Jean-Luc Mélenchon sur X (ex-Twitter). De même, le Royaume-Uni, la France et le Canada ont publié une déclaration conjointe menaçant Israël de «mesures concrètes» si l'offensive militaire ne cessait pas et si les restrictions sur l'aide humanitaire, qui privent 2,4 millions d’êtres humains à un accès à l’eau, aux denrées alimentaires et aux médicaments, n'étaient pas levées. Alors, face à cette tragédie, les médiateurs internationaux, notamment les Qataris, les Egyptiens et les Américains, s’activent pour conclure un cessez-le-feu hypothétique.

Sans succès pour le moment. Pendant ce temps, les partisans de Netanyahu se mettent en orbite. La «Journée de Jérusalem» a viré au défilé de haine. Des groupes de jeunes israéliens hurlent «Mort aux Arabes», pendant que le ministre israélien de la Sécurité nationale d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir, prie pour «la victoire à Gaza» depuis l’esplanade des Mosquées. Une énième provocation.

En toute impunité. Comme reste impuni le massacre de civils innocents par Tsahal. Et tout cela est révélateur d’une chose : de la faillite des institutions internationales et des grandes puissances. Parce qu’au nom de son soi-disant «droit à se défendre», Israël tue avec méthode, affame avec stratégie et s’autorise toutes les dérives en s’asseyant sur le droit international dans une impunité assourdissante. Au rythme actuel, la bande de Gaza ne sera bientôt plus qu’un cimetière à ciel ouvert. u

 

F.Z Ouriaghli

Articles qui pourraient vous intéresser

Mercredi 28 Mai 2025

Le Maroc vise 1,15 million de nuitées chinoises d’ici 2028 grâce à un MoU signé à Shanghai

Jeudi 22 Mai 2025

Gaza : la ligne ferme du Maroc

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux