Un front arabe inédit contre l’Etat-voyou israélien

Un front arabe inédit contre l’Etat-voyou israélien

Les frappes israéliennes visant des membres du Hamas, en plein territoire qatari, ont sidéré le monde. Un coup de tonnerre. Comme réponse à cette agression, un sommet arabo-islamique d’urgence à Doha, lundi.

A l’aéroport Hamad, le protocole marocain a donné le ton. Le Prince Moulay Rachid, représentant le Roi Mohammed VI, est accueilli par les plus hauts dignitaires qataris. Derrière l’étiquette, le message : le Royaume ne se contente pas d’être juste présent, il s’engage. Par la voix de ses ambassadeurs et de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, Rabat a soutenu les résolutions et déclarations condamnant l’agression israélienne, réaffirmant sa solidarité avec l’émirat.

Plus globalement, ce sommet a eu ceci d’inédit : il a donné à voir une région qui, au-delà des querelles intestines, sait encore afficher un front commun. Turcs, Iraniens, Saoudiens, Egyptiens, Jordaniens… tous ont dénoncé la frappe israélienne. Même les Etats-Unis, traditionnellement prompts à protéger leur allié, ont laissé filtrer une réprobation rare.

Le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, en visite express à Doha, a même demandé l’émir de «continuer son rôle de médiateur» dans le conflit qui oppose le Hamas à Israël. Mais une question flotte dans l’air : Les résolutions votées et autres condamnations suffiront-elles à dissuader Israël de recommencer ? Rappelons-le, l’attaque n’a pas seulement visé des membres du Hamas venus négocier, elle a frappé l’image même du Qatar, médiateur incontournable dans ce conflit et allié de Washington.

En le visant, Israël s’est comporté en Etat-voyou et a envoyé un double message : il ne veut pas la paix et plus aucun sanctuaire n’est sacré. D’où l’indignation des monarchies du Golfe et même des chancelleries occidentales, inquiètes de voir s’effondrer le dernier canal de communication avec le Hamas. Et dans ce brouhaha, la position marocaine garde sa cohérence : condamner fermement l’agression, rappeler l’importance de la paix, mais aussi souligner, par le biais du Comité Al-Qods, que la cause palestinienne ne peut être escamotée.

Une diplomatie à la fois ferme et nuancée, qui évite les pièges de l’escalade verbale. On l’aura compris, ce sommet d’urgence était tout sauf anodin. Il marque un tournant : soit la région décide enfin de traduire ses indignations en actes concrets (suspension de relations, pressions économiques ou encore actions coordonnées…), soit elle retombe dans ses travers, avec des condamnations à répétition aussitôt oubliées que prononcées.

En tout cas, l’avenir proche nous dira si l’agression contre le Qatar est une alerte sans suite ou, au contraire, l’étincelle qui va réveiller un monde arabe souvent somnolent. 

 

F.Z Ouriaghli

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