Electeurs, ces beaux cocus !

Electeurs, ces beaux cocus ! - Chronique Marocaine

Par David William, Directeur des rédactions


 

Les alliances de circonstance ont toujours pour soubassement l’arithmétique politicienne. Et il faut bien peu pour qu’apparaissent les dissensions, voire des tensions extrêmes. Entre le Parti de la Justice et du développement et le Rassemblement national des indépendants, le concubinage pourra certes tenir jusqu’en 2021, mais que le chemin sera long et pénible ! Pénible pour ces deux formations politiques qui se crêpent les chignons chaque week-end. Et, surtout, difficile pour ces deux partis de cheminer ensemble quand chacun a pour préoccupation première de savonner la route de l’autre.

Il semble bien que le message du Roi lors de la dernière rentrée parlementaire n’ait pas été entendu. «(…) Cette année législative doit être marquée du sceau de la responsabilité et du sérieux.

Elle a, par ailleurs, la particularité d’être éloignée du temps des élections, généralement ponctué de tensions.

Il vous appartient, donc, de saisir cette conjoncture favorable pour vous acquitter au mieux de la mission dont les citoyens vous ont investis». Sauf que nos politiques ont déjà fait le voyage dans le futur. Ils se sont tous téléportés en 2021, dans ce qui semble être une campagne électorale déguisée, alors que les priorités économiques et sociales du moment sont loin d’être réglées.

Aujourd’hui, il est ainsi donné aux citoyens d’assister, malgré eux, et depuis que cette majorité a été formée, aux dessous d’un jeu politique parfois malsain, où les intérêts partisans tendent à supplanter ceux de la collectivité. Faisant ainsi, des électeurs, de beaux cocus.

Mais les citoyens ont désormais assez de maturité politique pour se rendre compte qu’il s’agit d’un jeu de dupes. Dès lors, la parole politique n’a plus de portée, voire est décrédibilisée. Le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, Nabil Benabdallah, en fait une lecture amère : «il n’y a pas de parti politique fort au Maroc. Les 10 dernières années ont été dévastatrices pour le champ politique. Les pratiques qui ont accompagné l’émergence d’un nouveau parti sur la dernière décennie, ont tout simplement mené à un effondrement des différentes forces politiques. Et cela est grave».

Mais comment faire adhérer la population à un projet de société quand ceux qui sont censés le porter sont inaudibles ? C’est l’un des principaux défis auquel est confronté le Maroc. Au-delà même de définir les contours de ce que doit être le nouveau modèle de développement ! ◆

 

 

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