Chez Sonasid, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
Une politique énergétique «audacieuse».
Par A. Hlimi
La RSE et le développement durable ne sont pas de simples slogans de communication chez Sonasid. Le sidérurgiste s’est même doté d'une direction «Développement durable et Recycling». Son directeur, Ali Bamrim, a accepté de nous recevoir pour nous démontrer que sur ces aspects, la filiale d'Al Mada et du leader mondial, ArcelorMittal, a pris de l'avance.
«Sonasid a reçu le label RSE cette année. Label qui vient couronner les efforts déployés par l’entreprise en la matière depuis plusieurs années», commente Ali Bamrim.
L'industriel est sur tous les fronts : gouvernance, respect des droits de l’homme, préservation de l’environnement, soutien aux communautés et des engagements pour la sécurité de son écosystème.
La sécurité fait d’ailleurs partie des axes prioritaires de Sonasid. Les résultats obtenus depuis quelques années élèvent l’entreprise au rang de modèle de management de la sécurité au niveau industriel. Aujourd’hui, le système d’animation de la sécurité a atteint un niveau de maturité responsable reconnu au sein du Groupe ArcelorMittal.
«Nous sommes benchmark sur les 60 filiales du Groupe ArcelorMittal avec un score de 0 accident en 2018. Le volet sécuritaire est la priorité de tous nos projets. Aujourd'hui, notre système a atteint une maturité nous permettant même d'identifier des presque accidents. C'est un système d'anticipation et de prévention», se félicite le responsable.
Sonasid a bâti sa politique RSE autour de cinq valeurs : la solidarité, l'audace, la responsabilité, l'intégrité, et l'humilité. «Notre système RSE intègre systématiquement ces cinq valeurs», insiste Ali Bamrim.
Sur le volet sociétal, Sonasid a fait le pari d'intégrer les compétences locales dans ses différents sites de production tout en continuant à valoriser et soutenir son écosystème en matière d’éducation et de santé.
L'audace environnementale
Mais là où Sonasid nous paraît être un champion sectoriel et même national, c'est sa capacité à transformer les inconvénients de son industrie, réputée énergivore, en un véritable levier de croissance et de développement durable.
A entendre Bamrim, tout est pensé durable au point que Sonasid a pris l'engagement d'être 100% recycling. Il faut dire que dans son activité quotidienne, un sidérurgiste recycle la ferraille, «les déchets des autres», pour produire l'acier.
Mais l’entreprise veut aller plus loin en recyclant ses propres déchets. La Calamine par exemple. Ce résidu est valorisé et exporté en Europe et en Chine. La poussière d'aciérie aussi. Riche en zinc, elle est valorisée pour l'extraction de l'oxyde de zinc. «Nos déchets sont la matière première d'autres industries», résume notre interlocuteur.
Sonasid veut aussi remplacer le fuel utilisé dans les laminoirs par les huiles usagées que la société récupère chez ses partenaires industriels. L'objectif est ambitieux : remplacer jusqu'à 50% du fuel par ces huiles. La société fait la collecte elle-même, à travers des partenaires habilités à Nador et attend les autorisations pour démarrer cette activité à Jorf Lasfar.
L'enjeu est important, car au-delà de la réduction de la dépendance au fuel, le sidérurgiste se donne pour mission de réduire les effets dévastateurs de ces huiles sur les nappes phréatiques.
Le recycling, Sonasid n'en fait pas un chantier en marge de son processus industriel mais plutôt une composante quotidienne de l'efficacité opérationnelle. Le sidérurgiste assure également la destruction et la transformation en acier liquide des grands taxis vétustes, et ce dans le cadre du «Programme national de renouvellement des grands taxis». 30.000 véhicules sont passés par les unités de production du Groupe depuis 2015.
30.000 grands taxis vétustes sont passés par les hauts fourneaux du Groupe depuis 2015
Cap sur le renouvelable
Le renouvelable a du sens lorsque l'on est dans un secteur énergivore comme l'acier. Au-delà de la maîtrise des coûts de production, Sonasid a pris ce chemin audacieux avec pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Résultat, le taux de remplacement de l'énergie électrique par l'éolien dans les deux sites est passé de 13% en 2014 à 90% aujourd'hui, soit plus de 400 GWH. «Cela représente la consommation d'El Jadida et ses environs», se félicite Ali Bamrim.
Certifiée ISO 9001, IS0 14001 et OHSAS 18001, Sonasid a démontré qu'une industrie supposée polluante peut donner l'exemple et avoir un impact social, sociétal et environnemental positif. Exemple à suivre ! ◆