Par M. Diao
L’hydrogène vert est une filière prometteuse pour le Maroc, très engagé dans la production d’énergies solaire et éolienne. Cette branche propre est susceptible de décarboner plusieurs secteurs marchands (énergie, transport, industrie) à l’échelle nationale, tout en générant des devises pour le pays grâce à l’export.
En 2035, le Maroc pourrait être un champion de l’export de l’hydrogène vert, également appelé pétrole vert en raison de sa capacité à remplacer les combustibles fossiles, particulièrement polluants. Pour rappel, le Royaume, grâce à l’IRESEN et ses partenaires, œuvre pour compter dans le futur parmi les pays producteurs et exportateurs de pétrole vert. Plusieurs projets de recherche sont en cours de développement, pour ne citer que les petits électrolyseurs à Benguerir ainsi que la grande plateforme de recherche, appelée «Green H2A», en cours de déploiement avec l’Université Mohammed VI Polytechnique.
Le Royaume s’est aussi doté d’un cluster dédié à l’hydrogène alliant, entre autres, la recherche, l’innovation et l’industrie, avec l’objectif de consolider l’écosystème. Concrètement, le groupement «Cluster GreenH2» a pour objectif de contribuer à l’émergence d’une filière de l’hydrogène vert compétitive et de positionner le Royaume comme hub régional leader dans l’export de l’hydrogène vert et de ses dérivés. Ces quelques actions confortent l’opportunité de la signature récente entre le Maroc et l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) de l’accord de partenariat stratégique. Ce dernier permettra de renforcer la collaboration entre les deux partenaires.
Et ce, en vue d’accélérer la transition énergétique verte au Maroc par l’appui de la progression de l'économie de l'hydrogène vert. Notons que Aziz Rabbah, ministre de l’Energie, des Mines et de l’Environnement, et Francesco La Camera, Directeur général de l’Agence internationale des énergies renouvelables, ont co-présidé la visioconférence au cours de laquelle le nouveau partenariat a été scellé. Le secteur privé appelé à jouer les premiers rôles En vertu du nouvel accord stratégique, les deux signataires travailleront en étroite collaboration sur des études relatives à l'hydrogène vert.
De plus, ils exploreront conjointement des instruments politiques pour impliquer le secteur privé au niveau national dans l'économie verte de l'hydrogène. Il y a lieu de rappeler que le Royaume est un leader régional incontesté en matière de transition énergétique. Le pays ambitionne d’atteindre 52% en termes de puissance installée à partir de sources renouvelables d'ici 2030.
Par ailleurs, il importe de souligner que les deux parties œuvreront conjointement pour promouvoir l’hydrogène vert, à travers le développement technologique et l’étude des perspectives de marché, l’élaboration des modèles de coopération public-privé dans le domaine de l’hydrogène.
A cela, s’ajoutent l’exploration du développement de nouvelles chaînes de valeur ainsi que l’élaboration des bases du commerce de l'hydrogène vert au niveau national et régional. Notons que le Maroc et l’IRENA feront des analyses conjointes, lesquelles permettront d’explorer davantage les bénéfices socioéconomiques des énergies renouvelables.
Et ce, en mettant l'accent sur le développement de nouvelles chaînes de valeur, la création d'emplois au niveau national et les enseignements tirés pour l'ensemble de la région. Au final, le renforcement des politiques et des cadres réglementaires relatifs au déploiement des énergies renouvelables et les applications d'efficacité énergétique dans le Royaume sont aussi pris en compte par le nouvel accord.