L’accès au financement pour l’adaptation, particulièrement pour les pays de la région MENA, a été au cœur des débats d’un atelier organisé par l’ADA et le FA.
Les financements demeurent le nerf de la guerre de l’adaptation au changement climatique. Une réalité rappelée par Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime, dans son intervention en marge de l’ouverture de l’atelier régional pour les entités de mise en œuvre nationale auprès du fonds d’adaptation, à Casablanca. Le ministre a précisé que l’insuffisance des ressources financières est l’un des défis majeurs à relever pour mieux s’adapter au réchauffement climatique. Lors de cet atelier organisé par l’Agence pour le développement agricole (ADA) et le Fonds d’adaptation (FA), l’accent a donc été mis sur l’accès au financement pour l’adaptation, particulièrement pour les pays de la région MENA, l’une des zones les plus vulnérables, et sur les modalités d’accès direct de ces pays aux ressources financières du Fonds d’adaptation. Une composante primordiale dans cette guerre, car sans l’appui de la communauté internationale, les pays de la zone MENA ne pourront pas mettre en œuvre leurs projets et programmes d’adaptation. L'accès au financement des différents projets de lutte contre le changement climatique est inéluctablement le maillon faible des programmes des pays en développement. Raison pour laquelle le Maroc, qui s’est engagé de manière volontariste dans la lutte contre le changement climatique (adaptation et atténuation), portera la voix de l’Afrique et d’une grande partie de la zone MENA lors de la COP22 à travers deux initiatives. La première, «Triple A», consiste, d’une part, à mettre l’agriculture, secteur le moins doté en financements d’adaptation (moins de 4%), au cœur des négociations sur le climat. Et d’autre part, à contribuer au Global climat action agenda en avant des projets et des bonnes pratiques africaines dans les domaines de la gestion des sols, de la maîtrise de l'eau agricole, de la gestion des risques climatiques et du financement de l'agriculture familiale, comme l’a souligné le ministre. Quant à la deuxième initiative «Oasis durables», elle concerne les zones oasiennes qui sont de plus en plus menacées par ce phénomène. A travers ces initiatives, le Maroc réaffirme sa volonté de jouer un rôle dans cette guerre en facilitant notamment le partenariat triangulaire Nord-Sud-Sud.
L. Boumahrou