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Feux de forêts au Maroc: les leçons à tirer pour l’avenir

Feux de forêts au Maroc: les leçons à tirer pour l’avenir

Entre juillet et août 2021, ce ne sont donc pas moins de 2.300 hectares qui sont partis en fumée.
 

Par M. Diao

 

L’incendie qui s'est déclaré le samedi 14 août 2021 dans la forêt «Sougna», située dans la province de Chefchaouen, a ravagé pas moins de 1.100 hectares de végétation dont 60% sont des espèces secondaires. Il aura fallu plusieurs jours pour que le feu soit maîtrisé à 100% par pas moins de 520 éléments. Ces derniers sont issus de plusieurs corps de l’Etat (Eaux et forêts, Protection civile, Forces auxiliaires, Forces armées royales et Gendarmerie royale). Les évènements malheureux qui ont défrayé la chronique et surtout donné du fil à retordre aux unités spécialisées, confortent la véracité de l’adage  : «Mieux vaut prévenir que guérir». Cette catastrophe nationale qui a également suscité l’émoi auprès d’une grande partie de l’opinion publique, incite quelque part à s’enquérir, légitimement, des politiques mises en place par le Maroc en matière de prévention et de lutte contre les incendies de grande ampleur. D’autant que les feux de forêts sont particulièrement préjudiciables pour l’environnement (biodiversité, zones de pâturage et conservation des eaux et des sols) et les vies humaines.

 

La hausse des températures pointée du doigt

Rien qu’en juillet 2021, le Maroc avait enregistré une vague de chaleur inédite, avec des  records de températures  (46-50°c) et des vents violents de chergui à travers l’ensemble des régions. D’après le département des Eaux et forêts, entre les 9 et 11 juillet 2021, les conditions climatiques extrêmes auraient contribué au déclenchement et à la propagation de 20 incendies de forêts. Ces feux en question avaient déjà totalisé une superficie globale brulée de 1.200 hectares. Entre juillet et août 2021, ce ne sont donc pas moins de 2.300 hectares qui sont partis en fumée. Ce drame national a précipité l’acquisition en cours par le Maroc de 3 nouveaux Canadair afin de porter la flotte nationale à 8 appareils, réputés pour leur efficacité en matière d’extinction de feux de forêts.

 

Mieux connaître le phénomène 
L’expérience française conforte la centralité des données pour une meilleure connaissance des incendies dans les zones fortement boisées. L’Hexagone a mis en place la base de données sur les incendies de forêt (BDIFF), accessible à l’aide d’un identifiant. L’outil collecte, au niveau national, toutes les informations sur les feux de forêt et, en particulier, les causes de ces derniers. Autre exemple édifiant, la base de données «Prométhée», spécifique aux incendies de forêts dans la zone méditerranéenne française est un autre outil statistique fiable permettant des comparaisons spatiales, temporelles et une meilleure connaissance des causes. Le dispositif aide à de limiter au mieux les risques de départs de feux.

 

Des pistes

Lutter efficacement contre les incendies implique des investissements importants en termes d’acquisition de matériel dernier cri. Les récents drames écologiques mais aussi économiques, étant donné que les forêts sont pourvoyeuses de richesse (bois, ressources animales, etc.), constituent un énième prétexte pour l’accélération de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement durable. Les experts sont formels. Des températures plus élevées favorisent la transpiration des plantes et la diminution de l'eau contenue dans les sols. L’assèchement de la végétation contribuerait ainsi à l’accroissement substantiel du risque de départ de feux. De plus, la fréquence des sécheresses de ces dernières années, conjuguée à une hausse des températures (www.laquotidienne.ma), a exacerbé la fragilité de certains massifs à l’échelle nationale.

Sur un autre registre, les actions de sensibilisation et de surveillance des zones fortement boisées au niveau du Royaume sont appelées à être renforcées afin d’éviter les catastrophes enregistrées au cours des mois de juillet et août 2021. La consistance des dégâts liés aux récents incendies sont des arguments valables pour amener le département des Eaux et Forêts à mener la réflexion sur l’amélioration du dispositif inter-partenaire d’alerte et d’intervention contre les feux de forêts au Maroc.

 

 

 

 

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