Prévisions économiques 2025-2026 : reprise agricole et hausse de l’investissement

Prévisions économiques 2025-2026 : reprise agricole et hausse de l’investissement

Le haut-commissariat au Plan vient de rendre public le Budget exploratoire 2026. Malgré des aléas persistants, le Maroc amorce une trajectoire de consolidation économique, appuyée par une demande intérieure dynamique et des chantiers structurants.

 

Après plusieurs années de sécheresse, la campagne agricole 2024/2025 a été caractérisée par un démarrage prometteur, malgré des perturbations liées à des chocs thermiques enregistrés en novembre. 

Ce redressement a été renforcé par des précipitations abondantes durant les mois de mars et avril, contribuant à une nette amélioration des conditions de production agricole.

Ainsi, la production céréalière, qui s’étend sur une superficie de près de 2,6 millions d’hectares, devrait atteindre 44 millions de quintaux, en hausse de 41% par rapport à la campagne précédente. Toutefois, ce niveau demeure inférieur à la moyenne des dix dernières années, estimée à 66,5 millions de quintaux.

Par ailleurs, les cultures printanières, réparties sur une superficie aux alentours de 158.000 hectares, devraient profiter des précipitations abondantes du début du printemps, lesquelles ont amélioré l’humidification des sols et renforcé l’alimentation des nappes phréatiques.

L’activité de l’élevage devrait se conforter, soutenue par l’appel royal à s’abstenir du sacrifice, la disponibilité des pâturages ainsi que par le programme de soutien axé notamment sur la protection du capital animal, l’allègement des dettes des éleveurs et l’amélioration de la santé du cheptel.

Ainsi, la valeur ajoutée agricole devrait se redresser de 4,7% en 2025 après un recul de 4,8% enregistré en 2024. En 2026, et sous l’hypothèse d’une production céréalière moyenne de la campagne agricole 2025/2026, le secteur agricole devrait évoluer de 3,3%, profitant de la consolidation des autres cultures et de l’amélioration de l’activité de l’élevage.

De son côté, le secteur de la pêche et de l’aquaculture devrait bénéficier des efforts de repeuplement aquatique, d’une meilleure valorisation des produits et de la rigueur de la demande étrangère. 

Dans ces conditions, le secteur primaire devrait croître de près de 4,6 % en 2025 et de 3,2 % en 2026, contribuant ainsi positivement de 0,5 point à la croissance du Produit Intérieur Brut en 2025 et de 0,3 point en 2026.

 

Maintien de l’accroissement des activités non agricoles

Les activités non agricoles devraient afficher une progression de 4,3% en 2025 et de 4,0% en 2026, soutenues principalement par la poursuite de la bonne performance du secteur du BTP et des activités industrielles, ainsi que par la bonne tenue des activités tertiaires.
Le secteur du BTP devrait enregistrer une croissance de 4,9% en 2025 et de 4,1% en 2026. 

Cette dynamique devrait être portée par la réalisation des projets structurants dans les secteurs stratégiques et des infrastructures liées aux préparatifs de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et à la co-organisation de la Coupe du Monde 2030. Par ailleurs, la poursuite des efforts de reconstruction des zones touchées par le séisme, et du programme d’aide directe au logement, devrait contribuer à dynamiser le secteur. 

Cependant, l’activité de la construction devrait pâtir de la hausse des coûts des matériaux et d’une pénurie de main- d’œuvre qualifiée, due à son absorption par les grands chantiers d’infrastructures.

Dans ces conditions, les activités secondaires devraient afficher une croissance de 4,2% en 2025, et de 4,1% prévue en 2026. Leur contribution à la croissance économique nationale devrait ainsi atteindre 1,1 point en 2025 et 2026.

Le secteur tertiaire, représentant près de 60% de la valeur ajoutée totale sur la période 2015-2024, devrait poursuivre sa dynamique en 2025 avec une croissance estimée à 4,4%, et 4,0% en 2026, contribuant ainsi respectivement de près de 2,3 et 2,1 points à la croissance économique en 2025 et 2026.

Dans ces conditions, et tenant compte de la hausse prévue des impôts et taxes sur les produits nets de subventions, le Produit Intérieur Brut devrait croître de 4,4% en 2025 et de 4% en 2026. 

En valeur, la croissance du PIB devrait passer de 6,4% en 2025 à 5,6% en 2026, donnant lieu à une inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB de 1,5% en 2026 après 1,9% attendue en 2025.

 

La demande intérieure continue d’ancrer la trajectoire de la croissance

La résilience des composantes de la demande intérieure devrait continuer à soutenir la dynamique économique en 2025 et 2026. La consommation des ménages devrait enregistrer une croissance de 3,6% en 2025 et de 3,4% en 2026, contribuant ainsi de près de 2,1 points en 2025 et 2026 après 1,9 point en 2024. 

Elle devrait bénéficier de l’amélioration des revenus agricoles, de la revalorisation salariale actée dans le cadre du dialogue social, de l’atténuation des tensions inflationnistes, ainsi que de la poursuite des aides sociales directes.

Compte tenu de l’augmentation prévue de la consommation des administrations publiques, estimée à 4,1% en 2025 et à 3,7% en 2026, la consommation finale nationale devrait enregistrer une progression avoisinant 3,7% en 2025 et 3,5% en 2026. 

Cette évolution devrait contribuer à la croissance du PIB à hauteur de 2,9 points en 2025 et de 2,7 points en 2026, après une contribution de 3,1 points en 2024.

De surcroît, l’investissement brut devrait consolider sa reprise, favorisée par la dynamique du processus de mise à niveau des infrastructures, par la poursuite de l’exécution de la nouvelle Charte de l’investissement, ainsi que par l’amélioration des conditions de financement. 

Dans ce sillage, l’investissement devrait afficher une progression de 9,8% en 2025 et de 7,2% en 2026 après 10,9% enregistrée en 2024, contribuant à la croissance économique de 3 points et 2,3 points respectivement en 2025 et 2026.

Dans ces conditions, la demande intérieure devrait enregistrer une hausse de 5,4% en 2025 et de 4,6% en 2026. Elle devrait contribuer ainsi pour environ 5,8 points et 5 points à la croissance du PIB en 2025 et 2026 respectivement, traduisant le maintien de sa vigueur en tant que principal moteur de la croissance économique.

Par ailleurs, la progression attendue du PIB nominal, estimée à 6,4% en 2025 puis à 5,6% en 2026, conjuguée à une hausse prévue de la consommation finale nationale en valeur de 5,4% en 2025 et de 4,9% en 2026, devrait favoriser un accroissement du taux d’épargne intérieure, qui devrait atteindre 22,6% du PIB en 2025 et 23,1% en 2026.

Compte tenu des revenus nets extérieurs qui devraient représenter près de 6,7% du PIB en moyenne en 2025 et 2026, l’épargne nationale devrait connaître une  légère  amélioration pour avoisiner 29,4% du PIB en 2025, puis 29,8% en 2026. 

De son côté, le niveau d’investissement brut devrait représenter 31,2% du PIB en 2025 et 31,6% en 2026, induisant à un creusement du besoin de financement qui devrait atteindre 1,8% du PIB en 2025 et 1,9% du PIB en 2026, après 1,2% en 2024.

 

 

 

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