L'atteinte de 4.600 mégawatts de capacité pour les projets d'énergies renouvelables en cours d'exploitation est un grand pas vers l’universalisation de l’utilisation des énergies propres au Maroc.
Par D. M.
La levée graduelle de la subvention du gaz butane a suscité des interrogations auprès de certains parlementaires présents lors de la session à la Chambre des représentants lundi dernier. Ces préoccupations ont soulevé le sujet de l’universalisation de l’utilisation de l’énergie propre au Maroc. En réponse à cette question, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a affirmé que le Maroc a franchi une étape significative dans son parcours vers la transition énergétique.
Faisant le point, il ressort que la capacité des projets d'énergies renouvelables en cours d'exploitation atteint désormais 4.600 mégawatts. Ce chiffre est conforté par les estimations faites par le professeur Amin Bennouna, expert en énergie, sur les capacités installées en 2023. En effet, il explique que «ce chiffre qui a augmenté de 16% est une excellente chose, démontrant un avancement».
Et d’ajouter que «les progrès ont surtout été faits dans le domaine de l’éolien, beaucoup plus que dans celui du solaire. La puissance installée en éolien a augmenté de 28%, ce qui est bon. Tout ceci se traduira normalement à la fin de l’année 2023 par, d’une part, une hausse de la contribution de l’électricité renouvelable au mix électrique à environ 23%. Et cela signifie aussi que l’intensité des émissions de gaz à effet de serre par l’électricité produite au Maroc va baisser d’environ 10% dans l’année 2023 par rapport à l’année 2022». Dans cet élan d’avancement, la ministre a aussi annoncé l’autorisation accordée par le gouvernement pour des projets d’énergies propres d’une capacité supplémentaire de 2.000 mégawatts, marquant une étape clé à mi-mandat.
Mesures accélérées pour la transition énergétique
Le développement des énergies renouvelables est une priorité pour le Maroc, un pays qui vise à réduire sa dépendance aux énergies fossiles et à promouvoir une économie plus durable. Pour atteindre ces objectifs ambitieux, un ensemble de mesures et de procédures ont été mises en place. Parmi ces initiatives, on note l'augmentation des investissements annuels destinés aux énergies propres, qui passeront de 4 à 15 milliards de dirhams d'ici 2027.
«Ces investissements sont essentiels pour accélérer la généralisation de l'utilisation des énergies renouvelables», souligne Leila Benali. Par ailleurs, la ministre ajoute que le gouvernement a mis en œuvre des mesures d’encouragement en faveur de l’utilisation de l’énergie propre au service de l’efficacité énergétique, à travers des exonérations fiscales, particulièrement celles accordées aux utilisateurs des pompes solaires dans l’irrigation en lieu et place du gaz butane.
Investissements et réglementation : Un bond en avant
Un des principaux obstacles à la généralisation des énergies renouvelables était le réseau électrique. Pour lever ce frein, le gouvernement a mobilisé plus de 30 milliards de dirhams. Cette somme est significativement supérieure aux investissements des années précédentes, où les dépenses annuelles n'ont pas dépassé 1 milliard de dirhams entre 2009 et 2022. Ces fonds seront utilisés pour moderniser et étendre le réseau électrique, permettant ainsi une meilleure intégration des sources d'énergies renouvelables.
Par ailleurs, Benali a également mis en avant les réformes législatives adoptées pour encourager une production décentralisée d'énergies propres. Parmi ces réformes, la publication des tarifs d'accès et d'utilisation du réseau électrique, effective depuis le 31 janvier 2024, constitue une avancée majeure. Ces tarifs permettent une plus grande transparence et favorisent l'adhésion des acteurs privés aux projets d'énergies renouvelables. Les initiatives actuelles et futures sont conçues pour non seulement augmenter la capacité de production d'énergie renouvelable, mais aussi pour assurer une distribution efficace à travers tout le pays. Et ce, en réduisant les émissions de carbone et en créant de nouvelles opportunités économiques.