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Coronavirus et environnement : Ce triste bon ménage

Coronavirus et environnement  : Ce triste bon ménage

◆ Les confinements obligatoires décrétés par la plupart des Etats touchés par la pandémie du coronavirus ont entraîné une baisse significative des émissions de dioxyde d’azote. 

 

Par M. Diao.

 

La propagation du coronavirus a produit une crise sanitaire sans précédent avec plusieurs milliers de morts à l’échelle mondiale et des conséquences économiques désastreuses pour bon nombre de pays dont le Maroc.

L’adage : «A quelque chose malheur est bon» se vérifie amplement avec les effets positifs de la progression du coronavirus sur l’environnement. En effet, les confinements obligatoires décrétés par la plupart des Etats touchés par la pandémie ont engendré de nombreuses conséquences dont la réduction drastique de l’activité du transport et celle de l’industrie. Ce qui a entraîné une baisse significative des émissions de dioxyde d’azote. Preuve à l’appui, du côté de l'Agence spatiale européenne (ASE), l’on affirme qu’il existe un lien évident entre la chute des émissions de dioxyde de carbone au-dessus de la plaine du Pô dans le nord de l’Italie, épicentre de la pandémie et le confinement.

 

Le service européen Copernicus a également indiqué une tendance à une réduction graduelle de concentrations de dioxyde d'azote d'environ 10% par semaine au cours des quatre à cinq dernières semaines dans cette partie de l’Italie. Si des images satellites ont montré la diminution des émissions de CO2, depuis la mise en quarantaine de la ville de Wuhan et de la province du Hubei (Chine), aux États-Unis, les scientifiques de l’université de Columbia ont annoncé une réduction de 5 à 10% des émissions de CO2 à New York durant la semaine du 16 mars, avec une diminution du trafic automobile de l’ordre de 35% par rapport à l’année précédente.

 

Autre exemple édifiant, l'organisme Airparif a fait état d’une amélioration de la qualité de l'air de 20 à 30% à Paris, suite à une baisse de plus de 60% des émissions en oxyde d'azote. Qu’en est-il au Maroc ? Jusque-là au Maroc, il n’existe pas de données relatives aux effets positifs de la progression du coronavirus sur l’environnement. Mais une chose est sûre, le confinement obligatoire qui prévaut actuellement dans le Royaume, a permis de réunir tous les ingrédients de nature à contribuer à la baisse des émissions polluantes du secteur du transport.

 

La généralisation du télétravail, une réponse au confinement obligatoire, a réduit au strict minimum le déplacement professionnel des salariés.

 

A cela, il faudrait ajouter que la configuration économique actuelle, marquée par une situation de quasi arrêt, est pour le moins peu propice au maintien du niveau d’activité des secteurs du BTP et de l’industrie, connus pour leur caractère polluant. Rappelons que la pollution de l’air, source de maladies respiratoires, coûte chaque année au Royaume, qui a mis en place un Plan national destiné à l’amélioration de la qualité de l’air, plus de 10 milliards de DH.

 

Au final, notons que les effets positifs du coronavirus sur l’environnement sont ponctuels. Une fois que cette pandémie sera vaincue et le confinement levé dans les pays, s’ensuivra la hausse des émissions de CO2, l’inéluctable conséquence du redémarrage des activités économiques.

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