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Combustibles fossiles : L’appétit des Etats ne faiblit pas

Combustibles fossiles: l’appétit des Etats ne faiblit pas


◆ Les pays prévoient d'augmenter leur production de combustibles fossiles au cours de la prochaine décennie. 
◆ Pourtant, les recherches scientifiques indiquent que le monde doit diminuer cette production de 6% par an afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.


Par M. Diao


Le nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) tombe à point nommé, à quelques jours de la célébration du cinquième anniversaire de l’Accord de Paris qui aura eu lieu le 12 décembre 2020. L’événement international, organisé par le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, ambitionne de faire pression en faveur d'une action et d'une volonté beaucoup plus grandes en matière de climat. Le nouveau rapport du PNUE a servi de prétexte à l’organisme onusien pour exhorter les gouvernements à saisir l'occasion d’éloigner leurs économies et leurs systèmes énergétiques des combustibles fossiles. Et de reconstruire en mieux pour un avenir plus juste, plus durable et plus résistant aux chocs futurs. En clair, le document de l’organisme onusien mesure l’écart entre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et la production de charbon, de pétrole et de gaz, prévue par les pays.

L’une des principales informations révélées par le rapport du PNUE est que les pays prévoient d'augmenter leur production de combustibles fossiles au cours de la prochaine décennie, alors que les recherches scientifiques indiquent que le monde doit diminuer cette production de 6% par an afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. Cela prouve clairement que les Etats tiennent peu compte des nouvelles exigences climatiques. Et ce, malgré la sensibilisation des Nations unies et celle des multiples organisations non gouvernementales.

Les multiples conséquences du réchauffement climatique sont de plus en plus perceptibles à l’échelle mondiale. Pour preuve, l’année 2020 a aussi été marquée par les multiples feux de forêt, les inondations, les sécheresses et les autres phénomènes météorologiques extrêmes.

 

Le chemin est encore long

Le PNUE est formel. Le déficit de réduction de la production demeure important. «Les pays prévoient de produire en 2030 une quantité de combustibles fossiles plus de deux fois supérieure à celle qui serait compatible avec une limite de la hausse des températures à 1,5 degré Celsius», avertit l’organisation onusienne, créée en 1972 et dont le siège social se trouve au Kenya. Au registre des solutions, le nouveau rapport du PNUE invite les pays à investir dans les énergies et les infrastructures à faible teneur en carbone. Ce qui sera bénéfique pour l'emploi, l’économie, la santé et l'air pur, et ce dans le contexte actuel en proie à la relance des économies à la suite de la pandémie de la Covid-19.

Notons que la publication du rapport intervient au moment où les principales économies, dont la Chine, le Japon et la Corée du Sud, se sont engagées à atteindre zéro émission nette de gaz à effet de serre. Ce qui suscite tout de même un brin d’espoir.


Les principales solutions préconisées

Les experts du PNUE suggèrent aux pays de planifier et prévoir une augmentation annuelle moyenne de 2% de la production des combustibles fossiles. Ce qui, d’ici 2030, se traduirait déjà par une production plus de deux fois supérieure à la limite de 1,5 °C. Le PNUE fait savoir qu’entre 2020 et 2030, la production mondiale de charbon, de pétrole et de gaz devrait diminuer de 11%, 4% et 3% par an respectivement, pour être conforme à la trajectoire de 1,5 °C. A noter que les plans pré-Covid et les mesures de relance postCovid indiquent que l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction de la production de combustibles fossiles dans le monde continue de se creuser, ce qui risque de perturber gravement le climat. D’ailleurs, le PNUE renseigne que les gouvernements du G20 ont engagé plus de 230 milliards de dollars dans le cadre de mesures de réponse à la Covid-19 en faveur des secteurs responsables de la production et de la consommation de combustibles fossiles. Ce montant est bien supérieur aux 150 milliards de dollars engagés dans le secteur de l'énergie propre. D’où la nécessité pour les décideurs politiques d’inverser cette tendance afin d’atteindre les objectifs climatiques.

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