Le Maroc s’aligne à l’action de réduction des émissions de GES à 43% d’ici 2030. Le bilan mondial fait état de 12,8 milliards de dollars américains, promis pour le Fond vert, pour soutenir les pays en développement dans leur transition énergétique propre.
Par D. M.
Désormais, tous les gouvernements et toutes les entreprises doivent transformer sans tarder ces engagements en résultats concrets pour l’économie réelle.», a déclaré Simon Stiell, Secrétaire exécutif de l'ONU sur les changements climatiques, dans son discours de clôture lors de la Cop 28. Le bilan mondial est considéré comme le résultat central de la COP28, car contenant en son sein tous les éléments qui étaient en cours de négociation. Il peut dorénavant être utilisé par les pays pour élaborer des plans d'action climatiques plus solides, attendus d'ici 2025.
A ce titre, le Maroc, faisant partie des rares pays à être aligné sur la vision de l’opérationnalisation de l’Accord de Paris et l’accélération de l’Agenda de l’action climatique, capitalise sur la dynamique et la mobilisation des acteurs clés, ainsi que les acquis et les progrès réalisés ces dernières années à différents niveaux définis dans sa contribution déterminée au niveau national (CDN).
La CDN actualisée du Maroc énonce une réduction des émissions de GES de son économie de 45,5% à l’horizon 2030, dont un objectif inconditionnel de 18,3% par rapport au scénario de référence. Le scénario d’atténuation menant à l’objectif global repose sur 34 mesures inconditionnelles et 27 mesures conditionnelles au financement international. Depuis 2009, le Royaume s’est lancé dans une stratégie de transition énergétique ambitieuse et visionnaire, ayant pour objectif d’en faire un leader de la durabilité énergétique, en réduisant ses gaz à effet de serre et en promouvant les énergies renouvelables.
Vers l’abandon des combustibles fossiles
Des projets d’envergure sont amorcés à l’instar du projet de production d’hydrogène vert porté par le Roi Mohammed VI, avec pour ambition de faire du Maroc un hub stratégique dans la réponse aux enjeux environnementaux et économiques du XXIème siècle. La transition bas-carbone est un des éléments importants dans l’atteinte des objectifs de CDN pour le Maroc. Au cours de ces dernières années, le Royaume a enregistré des progrès considérables en matière de développement de parcs éoliens et solaires en vue de contribuer à la diversification de son mix énergétique et à la réduction de sa dépendance aux combustibles fossiles.
L’engagement du Maroc est d’éliminer progressivement le charbon de son mix énergétique d’ici 2040. La Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement ne cesse de fédérer et d’accompagner les différents acteurs nationaux vers une transition bas-carbone. «Les entreprises marocaines se sont engagées à mesurer leurs émissions de gaz à effet de serre avec l’outil bilan carbone développé par la Fondation Mohammed VI et ses partenaires. Mais se sont aussi engagées à mettre en place un plan d’action pour réduire de manière concrète ces émissions.
Et enfin, celles qui sont les plus avancées à participer à la compensation de ces émissions à travers notamment le portefeuille de compensation volontaire carbone menée par la fondation depuis 2009» a expliqué Nasma Jrondi, Senior Manager Air et Climat à la FM6E, lors du Side-event sur le climat organisé au pavillon Maroc à la COP28. Cette initiative permettra aux entreprises d’être en adéquation avec les nouvelles réglementations internationales, notamment le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières qui prendra effet en 2026.
Augmenter le financement climatique
Le bilan mondial fait état de 12,8 milliards de dollars américains, promis pour le Fond vert, pour soutenir les pays en développement dans leur transition énergétique propre, la mise en œuvre de leurs plans nationaux sur le climat et leurs efforts d’adaptation, ainsi que la définition d’un nouvel objectif quantifié en matière de financement climatique en 2024. Ce dernier partira d'un niveau de base de 100 milliards de dollars par an. Cet objectif prendra en compte les besoins et les priorités des pays en développement et constituera un élément de base pour la conception et la mise en œuvre ultérieure des plans nationaux sur le climat qui doivent être déployés d'ici 2025.
Il est indéniable que le Maroc fait partie des pays en développement ayant un besoin de financement pour concrétiser ses 27 mesures conditionnelles au financement international détaillées dans sa CDN. En effet, le coût total des actions d’atténuation y afférent est estimé à 38,8 milliards de dollars, dont 21,5 milliards de dollars pour les actions conditionnelles. La mise en œuvre de la CDN requiert des investissements importants qui nécessitent un apport multilatéral tant au niveau national, régional qu’international, y compris les nouveaux mécanismes financiers climatiques, dont notamment le Fonds vert pour le climat (FVC) et les instruments financiers des banques multilatérales de développement.