Taux directeur: JOUAHRI ABDIQUE

Taux directeur: JOUAHRI ABDIQUE

La conjoncture économique nationale et internationale a finalement eu raison de la posture jusqu’ici adoptée par Abdellatif Jouahri. Le gouverneur de Bank Al-Maghrib s’est en effet plié à ce qui semble être «un consensus» auquel souscrivent pratiquement toutes les Banques centrales en ce moment : augmenter les taux directeurs pour juguler une inflation galopante, au risque de freiner la croissance.

Le taux directeur passe ainsi de 1,5 à 2% à l’issue du Conseil de la Banque centrale tenu mardi dernier. Jouahri s’est pourtant montré pendant longtemps, notamment lors des deux derniers Conseils de mars et juin, réticent à relever ce taux, avançant entre autres arguments la nature des pressions inflationnistes, principalement d’origine externe.

Mais il a fini par abdiquer car, aujourd’hui, la situation économique a visiblement changé, avec un risque de stagflation de plus en plus prégnant. Les miasmes de l’inflation, laquelle est désormais alimentée à la fois par des pressions d’origine externe, mais également interne, se diffusent en effet de façon «plus large» dans l’économie.

«La diffusion de la hausse s’élargit. Sur les 116 sections de produits et services qui composent le panier de référence de l’indice des prix à la consommation établi par le hautcommissariat au Plan, plus de 60% ont connu une augmentation de plus de 2% en août contre 42% en janvier 2022 et 23% en moyenne entre 2018 et 2019», reconnaît Jouahri. Ainsi, l’inflation s’est accélérée pour atteindre 8% en août après 7% en juillet, 3% en moyenne au deuxième trimestre et 4% au premier. A fin 2022, elle devrait se situer à 6,3%. Parallèlement, après un rebond de 7,9% en 2021, la croissance économique s’établirait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, à 0,8% cette année, avant de s’accélérer en 2023 pour se situer à 3,6%.

Des projections bien plus pessimistes que celles du gouvernement, qui table sur un taux de croissance économique de 1,5% en 2022 et 4,5% en 2023. Au-delà des écarts dans ces prévisions, c’est davantage la faiblesse de la croissance qui interpelle : elle est en déphasage par rapport aux ambitions de développement du Maroc et, surtout, ne permet guère de remédier à la problématique du chômage structurel que l’économie nationale traîne comme un boulet. 

 

Par F.Z Ouriaghli

 

 

 

 

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