La situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) à fin avril 2021 fait ressortir un déficit budgétaire de 21,4 milliards de dirhams (MMDH), contre un déficit de 5,4 MMDH au titre de la même période de 2020, selon le ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'administration.
Ce résultat intervient dans un contexte caractérisé par des signes de redressement de l'activité économique, grâce notamment au déroulement de la campagne de vaccination dans des conditions favorables et aux prévisions d'une très bonne campagne agricole, indique le ministère.
Les recettes ont enregistré, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, une hausse de près de 2,1 MMDH comparativement à fin avril 2020 et un taux de réalisation par rapport aux prévisions de la loi de finances (LF) de 32,9%, selon le document.
S'agissant des recettes fiscales, elles ont enregistré un taux de réalisation de 36,9% et se sont inscrites en hausse de 2,9 MMDH par rapport à la même période de 2020 et ce, en dépit de la non reconduction en 2021 de la mesure relative à la contribution sociale de solidarité sur les bénéfices, instituée par la LF 2019, souligne le ministère.
Cette amélioration des recettes fiscales, précise la même source, concerne toutes les catégories d'impôts et taxes, à l’exception de l'impôt sur les sociétés (IS) qui a enregistré un recul de près de 1,7 MMDH en relation notamment avec la baisse de l’activité en 2020.
Pour leur part, les recettes non fiscales ont enregistré un repli de 1,5 MMDH, attribuable principalement aux fonds de concours, les produits provenant des établissements et entreprises publics ayant enregistré une augmentation de 431 millions de dirhams (MDH).
Par ailleurs, l'exécution des dépenses ordinaires fait ressortir une augmentation de 3,5 MMDH et un taux d’exécution de 35,2%, imputable à la hausse des dépenses de biens et services de près de 3 MMDH, dont 2,5 MMDH au titre des dépenses de personnel, sous l’effet notamment des mesures de la 3ème phase du dialogue social.
La charge de la compensation a augmenté, quant à elle, de 0,7 MMDH, tandis que les intérêts de la dette se sont inscrits en baisse de 218 MDH, recouvrant un recul des intérêts nets de la dette intérieure de 575 MDH et un accroissement de 357 MDH de ceux afférents à la dette extérieure.
Ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire négatif de 9,1 MMDH, en augmentation de 1,4 MMDH par rapport à fin avril 2020.
En ce qui concerne les émissions au titre des dépenses d’investissement, elles se sont inscrites en baisse pour s’établir à 24,5 MMDH, avec un taux de réalisation de 35,9%.
Les comptes spéciaux du Trésor ont dégagé un solde excédentaire de 12,2 MMDH, contre près de 28 MMDH à fin avril 2020 qui intégrait une recette nette de 25,4 MMDH au titre du Fonds spécial de la gestion de la pandémie Covid-19.
Compte tenu de ces évolutions et d'une réduction des opérations en instance de 21,7 MMDH, la situation des charges et ressources du Trésor dégage un besoin de financement de l'ordre de 43,1 MMDH, précise le ministère.