L'organe des Nations unies chargé du commerce et du développement est formel. Des mesures doivent être prises pour freiner l'essor des cryptomonnaies dans les pays en développement.
«Bien que les monnaies numériques privées aient enrichi certains individus et institutions, elles constituent un actif financier instable pouvant entraîner des risques et des coûts sociaux», a averti récemment l'agence spécialisée des Nations unies.
Les avantages des cryptomonnaies seraient pour certains éclipsés par les menaces qu'elles font peser sur la stabilité financière, la mobilisation des ressources intérieures et la sécurité des systèmes monétaires.
Notons que l'utilisation des cryptomonnaies a augmenté à l'échelle mondiale à un rythme sans précédent pendant la pandémie de COVID-19, renforçant une tendance déjà en marche. Il en existe actuellement quelque 19.000.
En 2021, parmi les 20 premiers pays avec la part de la population la plus élevée possédant des cryptomonnaies, 15 étaient des pays en développement.
A en croire la CNUCED, les raisons de l'adoption rapide des cryptomonnaies dans les pays en développement sont la facilitation des transferts de fonds et la protection contre l’inflation des monnaies fiduciaires.
Or, les récents chocs subis par les devises numériques sur les marchés suggèrent qu’il est risqué de détenir des crypto-monnaies. Si une Banque centrale intervient pour protéger sa stabilité financière, le problème devient alors public.
«Si les cryptomonnaies continuent à se développer comme moyen de paiement, voire à remplacer officieusement les monnaies nationales, c’est la «souveraineté monétaire» des pays qui pourrait être mise en péril», alerte l’entité onusienne. Et de rappeler : «Celles-ci pourraient aussi permettre des fraudes et encourager l'évasion fiscale par le biais de flux financiers illicites - à l'instar d'un paradis fiscal où il est difficile d’identifier qui possède quoi».