L’Instance nationale d’évaluation auprès du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (INE-CSEFRS) a organisé, mercredi 29 septembre 2021, en partenariat avec l’Unicef, un atelier à distance durant lequel l’étude «Enseignement au temps de Covid» a été présentée et partagée avec les différents acteurs de l’éducation.
Les résultats offrent un constat sur l’«enseignement au temps de Covid» mais également sur les perspectives d’avenir de l’enseignement à distance au Maroc ainsi que les exigences de la relance post-pandémie pour réussir non seulement la transition numérique mais essentiellement la réforme de l’éducation.
L’enquête révèle que les enseignants ont largement démontré leur implication pour assurer la continuité pédagogique, puisque 82,6% ont pratiqué l’enseignement à distance pendant le confinement, en recourant à leur matériel personnel. Seuls 21,3% des enseignants déclarent avoir effectivement utilisé la plateforme Telmid-Tice développée par le ministère de l’Éducation nationale. L’outil largement usité par les enseignants et les élèves pour assurer la continuité pédagogique à distance était WhatsApp (70,4%). L’étude précise que 13,5% des enseignants interrogés ne maîtrisent pas les TIC, 67,1% ont un niveau moyen et seuls 19,4% ont un niveau très élevé ou élevé.
Concernant le degré de satisfaction des enseignants, les résultats sont mitigés. Seuls 35,4% des enseignants sont satisfaits de leur expérience de l’enseignement à distance, alors que 62% ne sont pas satisfaits voire pas du tout. Il ressort de l’étude que les inégalités sociales avaient un impact déterminant. Les enfants des familles à revenu faible ont dû faire face à des conditions d’apprentissage difficiles. L’enseignement à distance a fait apparaître l’exclusion des élèves du milieu rural et des familles défavorisées.
Par ailleurs, le sondage a conclu que 36% des enseignants estiment que l’enseignement à distance a eu un effet négatif sur les apprentissages. 27,5% affirment, au contraire, qu’il a eu un impact positif, et 13,5% considèrent qu’il n’impacte nullement les apprentissages des élèves. Le reste ne sait pas. Un peu plus de la moitié des enseignants interrogés (52%) qui ont assuré l’enseignement à distance, estiment que la présence de leurs élèves aux cours à distance a été faible à très faible.
Le niveau de présence des élèves aux cours à distance dans le milieu rural est plus faible en comparaison à celui des élèves scolarisés dans le milieu urbain. (61,8% des enseignants exerçant dans le milieu rural ont déclaré que la présence de leurs élèves était faible à très faible, contre 44,8% chez les enseignants du milieu urbain).