«Le moment est venu d’agir ensemble, en élaborant des actions favorables aux intérêts de nos pays et des programmes centrés en priorité sur les besoins de nos communautés», a affirmé Ahmed Rahhou, ambassadeur du Maroc auprès de l'Union européenne, à l’occasion du 4ème Forum régional des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’Union pour la Méditerranée (UPM).
Cette action doit reposer sur plusieurs volets essentiels, a estimé le diplomate, qui a représenté le Royaume à ce forum aux côtés de l'ambassadeur du Maroc à Madrid, Karima Benyaich. Il s’agit, en premier lieu du renforcement du dialogue politique et de la compréhension mutuelle pour contribuer à consolider la cohérence fragile d’un ensemble euro-méditerranéen déjà divisé sur plusieurs questions, notamment le conflit au Moyen Orient qui nécessite une issue durable et équitable sur la base de la solution à deux États, conformément à la légalité internationale, a ajouté le diplomate marocain qui a représenté le Royaume à ce forum aux côtés de l'ambassadeur du Maroc à Madrid, Mme Karima Benyaich.
Dans ce sens, il convient de saisir le Momentum crée par l’Appel d’Al Qods, lancé en mars dernier à Rabat, par le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine et le Souverain pontife, a-t-il rappelé.
Agir ensemble sur des projets concrets
Rahhou a mis également en avant la nécessité de repenser la coopération sectorielle pour une meilleure intégration régionale, précisant qu’il s’agit là d’agir ensemble sur des thématiques prioritaires et consensuelles en leur donnant un caractère opérationnel à travers des programmes régionaux ambitieux et portés vers l’avenir.
«La lutte contre les changements climatiques, la réduction de la fracture digitale, la mise en réseau des infrastructures des transports et des énergies sont autant de thématiques qui conditionneront notre avenir commun et renforceront notre résilience commune dans un monde en mutation permanente», a-t-il enchaîné.
Dans le même sillage, le diplomate marocain a souligné l’impératif du renforcement de la coopération dans les domaines de la recherche et l’innovation pour renforcer l’interconnexion des réseaux de recherche afin de faciliter, entre autres, la création et l’innovation dans le domaine scientifique, appelant à la promotion des valeurs partagées.
Selon Rahhou, «l’objectif est de constituer ensemble une communauté de confiance, capable de partager les valeurs universelles, mais en respectant la spécificité de chacun des partenaires», notant qu’il est également fondamental de dépasser la logique du monitoring pour promouvoir une culture de partage et de respect mutuel en favorisant les meilleures pratiques régionales.
L’ambassadeur du Maroc auprès de l’UE a saisi cette occasion pour relever l’importance de l’interaction entre l'UpM et les autres initiatives et acteurs, mettant l’accent sur la nécessité de trouver des complémentarités au lieu d’entrer dans une logique de concurrence.
Un impératif d’intérêt commun
La coopération régionale au sein de l’UpM ne se pose plus comme un «devoir de solidarité», mais bien comme un «impératif d’intérêt commun», a estimé Ahmed Rahhou.
Après avoir souligné que le Royaume du Maroc note que la cadence de la coopération régionale s’intensifie et que le partenariat se renforce progressivement, le diplomate a, toutefois, expliqué que les principaux ingrédients de la redynamisation du partenariat euro-méditerranéen pourraient reposer sur quatre propositions.
Il s’agit de faire de l’année 2020, 25ème anniversaire du Processus de Barcelone, une année de réflexion sur l’avenir du partenariat euro-méditerranéen dans sa globalité, en associant tous les acteurs concernés et mettre en place dans le cadre de la réunion des Hauts Fonctionnaires des groupes de travail thématiques informels pour approfondir les discussions et faire des propositions.
Fixer un calendrier pour cet exercice, en perspective du prochain forum régional, et renforcer notre audience, notre communication, notre influence, en élaborant un programme de travail, visant à accroître la visibilité de l’UpM dans les enceintes multilatérales constituent également des axes à retenir pour donner une nouvelle impulsion au partenariat euro-méditerranéen, a indiqué Rahhou.