Un jour après l’annonce de la rupture des relations diplomatiques entre l’Arabie-Saoudite et le Qatar, les premiers mesures concrètes de rétorsions tendant à isoler le Qatar se succèdent. Des mesures qui pourraient avoir des conséquences économiques considérables sur le petit émirat.
Les autorités saoudiennes ont ainsi annoncé ce mardi avoir annulé la licence de Qatar Airways et décidé de fermer les bureaux de la compagnie «d'ici 48 heures», au lendemain de la rupture par Ryad de ses relations avec Doha.
L'Arabie saoudite a également fermé lundi les bureaux de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera. «Le ministère de l'Information lui a retiré sa licence», a précisé l'agence officielle Spa.
Selon d’autres médias, plusieurs banques égyptiennes ont par ailleurs suspendu les transactions avec leurs consoeurs qataries.
La rupture des relations diplomatiques entre Qatar et ses voisins pourraient aussi toucher les secteurs du tourisme et de la construction, deux moteurs de l’économie qatarie. Même la FIFA se montre inquiète, en vue du mondial 2022, que Qatar doit organiser. Doha doit mobiliser 200 milliards de dollars pour préparer les infrastructures de la Coupe du monde de football 2022.
Ruée dans les supermarchés
La fermeture des frontières terrestres entre le Qatar et l’Arabie-Saoudite a déjà produits ses effets sur le moral des 2,2 millions de qataris et leur PIB par habitant de 105.000 dollars, le plus élevé au monde. Plusieurs médias font état d’une ruée des Qataris, pris de panique, vers les supermarchés. La pénurie en denrées agricoles guette, le Qatar important la quasi totalité de ses besoins en produits alimentaires. Hier Riyad et les Émirats arabes unis ont annoncé la suspension de leurs exportations de sucre à destination du Qatar.
Erdogan en médiateur
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, un proche allié du Qatar, a entrepris des efforts diplomatiques pour tenter de résoudre la crise entre Doha et ses voisins du Golfe, a indiqué aujourd'hui son porte-parole. «Le président Erdogan a lancé des efforts diplomatiques pour résoudre cette dispute entre amis et frères, dans l'esprit de ce mois sacré du ramadan», a déclaré le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin dans un communiqué.
L’émir du Koweit joue aussi le rôle de médiateur. L'émir du Koweït, Cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, a reçu lundi un conseiller du roi d'Arabie saoudite Salmane et a ensuite appelé l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, pour l'inviter à la «retenue», selon l'agence koweïtienne Kuna.
Le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash, dont le pays a également rompu les relations avec le Qatar, a réclamé mardi «une feuille de route avec des garanties» pour pouvoir reprendre dialogue avec Doha, soupçonné de sympathie pro-iranienne.