Au cœur d'une ère de mutation technologique sans précédent, une conférence a été organisée à Casablanca ce 14 mai, par la CGEM en collaboration avec l'Université Al-Akhawayn et La Vie éco, pour parler de l'impact de l'intelligence artificielle sur le marché du travail.
Cet événement a réuni des experts de différents secteurs (professionnel, bancaire, universaire et technologique) pour discuter des défis et des opportunités que l'IA présente pour la génération Z, une génération qui intègre naturellement les nouvelles technologies dans sa vie quotidienne et sa carrière professionnelle.
Le président de l'Université Al Akhawayn, Amine Bensaid, a souligné la nécessité d'adapter les méthodologies éducatives pour répondre aux besoins de la nouvelle génération, cela passe par l'intégration d'un apprentissage pratique et interdisciplinaire enrichi de modules en intelligence artificielle. «L'un des métiers qui devient le plus difficile aujourd'hui est celui d'enseignant ... il est challengé chaque jour, alors que c'est un métier d'expert», a-t-il ajouté.
Dans cette même veine, Mehdi Tazi, vice-président de la CGEM, a présenté une vidéo détaillant les dernières fonctionnalités d'OpenAI, GPT-4o, lancées tout récemment. Pour lui, la principale différence avec les révolutions précédentes réside dans le fait que cette nouvelle vague d'automatisation générative touche principalement les capacités intellectuelles, plutôt que les tâches manuelles. «Aujourd'hui, nous franchissons un palier supplémentaire. En effet, les emplois qui exigent moins de compétences intellectuelles sont généralement moins affectés, tandis que ceux nécessitant un niveau de réflexion plus élevé sont les plus susceptibles de subir des transformations dans cette phase de l'automatisation», a t-il précisé.
Badra Hamdaoua, vice-présidente exécutive de Capgemini, a analysé, pour sa part, les modifications des professions induites par l'IA. Pour elle, les métiers seraient impactés à divers niveaux. Elle a souligné l'usage de l'IA par la génération Z pour équilibrer leur vie professionnelle et personnelle tout en y cherchant du sens. Et d'ajouter que «nous avons au Maroc des ingénieurs d'une qualité exceptionnelle ... il est extrêmement important que les organisations réinvestissent de manière massive dans des académies et dans des l’accompagnement en matière de formation».
Sur un autre volet, Lotfi Sekkat, DG de CIH Bank, a mis en avant l'importance de soutenir les startups au-delà des financements classiques. Il a souligné l'engagement de CIH Bank à créer des environnements adaptés pour les jeunes entrepreneurs à travers des investissements ciblés et des infrastructures telles que des plateformes d'accueil technologiques et physiques, notamment dans le cadre du programme Azur Innovation Fund. «Ces dernières années, nous avons intensément œuvré à la digitalisation pour nous rapprocher de nos clients. Aujourd'hui, cette révolution nous amène à nous interroger sur nous-mêmes. Nous sommes face à de nombreuses questions», a-t-il poursuivi.
Dans le cadre de renforcer la collaboration entre le secteur financier et le milieu académique, CIH Bank et l'Université Al Akhawayn ont convenu de signer un mémorandum d'entente. Cet accord a pour objectif de développer un laboratoire collaboratif, destiné à favoriser l'innovation et la recherche appliquée dans les domaines d'intérêt mutuel. Il permettra aussi d'exploiter les synergies entre les capacités technologiques avancées de la banque et l'expertise académique de l'Université.