L'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2025 et de la Coupe du Monde (CDM) 2030 constitue un véritable catalyseur de croissance et de modernisation technologique pour le secteur des télécommunications marocain, selon BMCE Capital Global Research (BKGR).

Ces événements sportifs majeurs imposent une transformation profonde de l'infrastructure numérique nationale et créent une dynamique d'investissement sans précédent, indique BKGR dans sa récente note sectorielle intitulée "Télécoms : un nouveau souffle avec la 5G ?".

La préparation de ces compétitions internationales s'accompagne d'exigences technologiques strictes définies par la FIFA afin de garantir une transmission médiatique mondiale ininterrompue de tous les matchs intégrant une connectivité internationale par fibre optique et des infrastructures de télécommunications de pointe, fait savoir la même source.

Face à ces exigences, le Maroc s'est lancé dans un processus d'accélération technologique, relève BKGR, ajoutant que l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) a confirmé que les infrastructures IT des six stades marocains proposés sont évaluées comme étant d'un très bon niveau par la FIFA et répondent globalement aux exigences de cette dernière, ce qui constitue un atout majeur pour l'organisation de la Coupe du Monde 2030.

De plus, le déploiement accéléré de la 5G programmé pour novembre 2025, en parfaite synchronisation avec le coup d’envoi de la CAN prévue en décembre prochain, est un impératif stratégique.

Cette chronologie particulièrement serrée s’inscrit dans la stratégie nationale "Maroc Digital 2030" avec l'objectif d’atteindre une couverture minimale de 8 villes et leurs aéroports d’ici novembre 2025, de 25% de la population d’ici fin 2026 et de 70% fin 2030.

D’après BKGR, le lancement se fera dans un premier temps via la technologie 5G NSA (Non Stand Alone), s’appuyant sur l’infrastructure 4G existante pour un déploiement plus rapide et moins coûteux.

La migration vers la 5G SA (Stand Alone), offrant une latence inférieure à 1 milliseconde et une capacité multipliée par dix, interviendra progressivement d’ici 2030 afin de répondre aux usages les plus exigeants (industrie 4.0, santé connectée, smart cities), explique la même source.

Au-delà de la dimension événementielle, le lancement commercial de la 5G représente un tournant stratégique pour le secteur, en ligne avec les tendances régionales où la contribution de la 5G au produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre plus de 50 milliards de dollars (Md$) dans la zone MENA (Middle East and North Africa – Moyen-Orient et Afrique du Nord) d’ici 2030.

Au Maroc, la 5G pourrait générer d’ici 2030 une contribution économique estimée entre 4 Md$ et 6 Md$, soit environ 1,5% à 2% du PIB projeté, en combinant les effets directs (revenus télécoms), indirects (développement des services numériques, IoT, cloud) et induits (gains de productivité), estime BKGR.

Cette dynamique serait portée par une adoption accrue dans les usages professionnels – industrie 4.0, santé connectée, villes intelligentes – ainsi que par une croissance soutenue de la consommation de données grand public.

Au-delà des opérateurs, l’impact devrait irriguer l’ensemble de l’écosystème, avec près de 40 milliards de dirhams (MMDH) d’investissements additionnels attendus dans les infrastructures et services associés, offrant des perspectives notables pour les petites et moyennes entreprises (PME), les start-ups technologiques, les équipementiers et les acteurs du génie civil. Les secteurs manufacturier, logistique, agricole, sanitaire et éducatif seraient également potentiellement bénéficiaires.