◆ La compagnie souhaite adresser une offre santé et vie en Egypte.
◆ Les premiers contrats espérés pour la fin d'année.
Par A. Hlimi
A l'occasion de la présentation de ses résultats semestriels par visioconférence, mercredi, le top management de la compagnie a donné plus de détails sur cette implantation très scrutée par le marché et qui devrait permettre d'adresser une offre à la classe moyenne égyptienne, pays qualifié «d'antichambre du Moyen-Orient» par le président du groupe, Ramsès Arroub.
Sur les traces d'Attijariwafa bank
Le groupe bancaire Attijariwafa bank est présent en Egypte depuis quelques années, ce qui pourrait garantir à Wafa Life Insurance Egypt, nom de la filiale, des références sur ce marché où l'épargne a une place bien plus haut de gamme qu'au Maroc. «L'assurance Vie s'y fait essentiellement par contrats en unités de comptes et la clientèle y est avertie et familiarisée avec les marchés financiers», décrit Arroub. Et si la compagnie a su faire ses armes au Maroc sur le très difficile marché de l'épargne par unités de comptes, elle souhaite aussi adresser une offre plus moyenne gamme en Egypte.
Ce sera essentiellement des produits pour la protection de l'épargne, avec taux ou capital garantis, ou de l'épargne économique inclusive que Wafa Assurance sait également faire aussi bien au Maroc qu'en Afrique subsaharienne. L'assurance obsèques au Maroc notamment, qui délivre jusqu'à 10.000 DH immédiatement en cas de décès du concerné, est un bon exemple. Il s'agit en somme de produits simples à comprendre et rapide d'indemnisation.
Wafa Assurance en a fait un axe majeur de sa stratégie commerciale, en partenariat avec Al Barid Bank, entre autres distributeurs. «Wafa Life Insurance Egypt ambitionne également de participer au programme d’inclusion financière lancé par les autorités égyptiennes en déployant l’offre Taamine Iktissadi, gamme de produits destinée à offrir au plus grand nombre des produits d’assurance faciles d’accès, simples à souscrire, rapides en termes d’indemnisation et abordables en termes de prix», résume le management.
L’agrément délivré par le régulateur égyptien permettra également à Wafa Assurance d'opérer dans la branche Santé, particulièrement sur les produits individuels, avec une offre haut de gamme et une autre entrée de gamme. «On espère émettre la première police en fin d'année», précise le président du groupe qui n'en dira pas plus sur les prévisions chiffrées de cette nouvelle filiale. La compagnie égyptienne est dotée d'un capital d'environ 87 MDH.
Gestion des risques : La méthode Wafa Assurance
La conférence de presse était aussi l'occasion pour la compagnie d'expliquer sa stratégie de gestion des risques qui nous semble unique sur le marché. En effet, alors que l'ACAPS a décidé d'assouplir les règles de provision de dépréciation des actions en portefeuille avec une mesure dérogatoire permettant de tenir compte de la crise, en élargissant l'historique du cours moyen retenu à 6 mois (contre 3 mois habituellement), et de ne déclencher la provision qu'après une perte de 30% (contre 25% habituellement), Wafa Assurance a provisionné au premier dirham de perte.
Ramsès Arroub nous indique que la compagnie a toujours opéré de la sorte et qu'elle a donc opté pour le principe de la permanence des méthodes, du moins pour le moment, par prudence. «Nous avons toujours provisionné au premier dirham en privilégiant le principe de prudence. Et c'est la première fois que l'on en parle parce que le contexte a suscité des interrogations», explique-t-il. Avec la baisse du marché actions, cette stratégie de provisionnement s'est traduite par un résultat financier en forte baisse en NonVie de -350 MDH (contre 452 MDH au S1 2019) et un recul de 12% du résultat financier Vie à 467 MDH. Le résultat net de la compagnie est, lui, déficitaire de 191 MDH.
«Nous aurions pu appliquer les mesures de l'ACAPS et afficher un résultat plus élevé. Mais étant donné que les résultats à fin juin sont provisoires, nous avons décidé de reporter cette décision à la fin de l'année... Si la situation économique s'améliore, nous pourrons éventuellement les adopter, autrement, nous garderons la même méthode. Cela dépendra de notre appréciation du retour à la normale de l'activité économique», conclut celui qui aime qualifier les compagnies d'assurances «d'animaux au souffle long».