Les professionnels sont confiants et voient dans cette tragédie un prétexte pour accélérer les projets économiques dans la région.
Par A. Hlimi
L’impact social du séisme du 8 septembre, d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter, qui a secoué le pays est manifeste. Près de 3.000 personnes ont péri dans cette catastrophe. Mais en plus de l'aspect humain, les conséquences économiques sont tout aussi significatives. Lundi, la Bourse de Casablanca a connu une série d'évolutions mitigées.
Les entreprises opérant dans le secteur du ciment et celles spécialisées dans les travaux publics ont été parmi les premières à réagir, notamment Ciments du Maroc, LafargeHolcim Maroc, et dans une moindre mesure TGCC. Pour Hani Benyahya, co-fondateur et stratégiste de Axiom Asset Management et opérateur de longue date sur le marché casablancais, cette réaction est tout à fait prévisible. Cependant, audelà de ces fluctuations à court terme, l'expert insiste sur la capacité de la Bourse de Casablanca à faire preuve de résilience, comme elle l'a démontrée lors d'événements similaires par le passé. Pour étayer cette affirmation, il avance des raisons tant économiques que psychologiques.
«En regardant en arrière, le MASI n'avait pas cédé à la panique en 2004 suite au tremblement de terre meurtrier d'Al Hoceima. Les investisseurs institutionnels avaient alors montré de l'appétit pour les actions, ce qui avait rapidement fait grimper le marché de près de 5% dans les jours suivants», se souvient-il. Ces explications ont tout d'abord une dimension psychologique. «L'élan patriotique et l'espoir de voir le pays en sortir plus fort dominent l'état d'esprit des décideurs dans de telles situations», explique l'Asset Manager. Sur le plan économique, le fait que cette tragédie soit localisée et que le gouvernement ait exprimé sa volonté de relancer l'économie le plus rapidement possible sont des facteurs encourageants. Hani Benyahya estime d’ailleurs que cette tragédie pourrait servir de catalyseur pour envisager de nouveaux programmes de soutien au pouvoir d'achat et accélérer la mise en œuvre du nouveau plan d'aide au logement.
Les secteurs les plus exposés
Le secteur du ciment, essentiel pour la reconstruction, devrait connaître une demande accrue. De même, les entreprises de travaux publics profiteront de la demande croissante pour la remise en état des infrastructures, ce qui s'est déjà reflété positivement dans leurs performances boursières. Cependant, le secteur du tourisme, à travers le titre Risma, a été malmené en Bourse le 11 septembre. Mais le Maroc reste une destination touristique prisée et la destination Marrakech reprendra rigoureusement durant le mois d’octobre pour les assemblées générales de la Banque mondiale et du FMI. La ville ocre affiche déjà complet pour cette période où les financiers du monde entier seront dans le Royaume. Revenant sur ces secousses boursières, Hani Benyahya explique qu’«Il est important de noter que ces mouvements boursiers sont en grande partie temporaires. Ils résultent essentiellement de la nervosité des petits épargnants». Il insiste aussi sur la capacité prouvée de notre marché à faire face à ces moments difficiles.