Malgré des résultats instables depuis 5 ans, à l'image du marché technologique, Microdata continue d'afficher l'un des rendements le plus élevé du marché, sa trésorerie étant excédentaire.
Microdata n'arrive toujours pas à stabiliser l'évolution de son bénéfice net. C'est d'ailleurs une fâcheuse tendance chez les PME cotées. En effet, après avoir baissé de 7% en 2011 et de 25% en 2012, son résultat a grimpé de 72% en 2013 pour ensuite baisser à nouveau en 2014, puis en 2015. En cinq ans, une seule année a été marquée par une hausse des bénéfices. Il s'agit de 2013. Hasard du calendrier (ou pas), 2013 était l'année où la société avait annoncé avoir négocié une couverture sur le Dollar, principale monnaie de facturation pour sa «matière première». Outre la gestion de son risque de change, la société doit faire face à un marché exigeant et en régression.
Un marché de l'IT compliqué
L’environnement des valeurs technologiques est bien difficile. Ce n’est pas autant la morosité économique et la baisse des liquidités qui causent problème, mais plus la mutation constante des besoins des clients «grands comptes» du secteur. Entre ceux qui font travailler les entreprises technologiques sur de longs projets sans les faire aboutir et ceux qui cherchent constamment les dernières solutions technologiques, les acteurs de ce secteur - peu importe leur niveau d’intervention dans la chaîne de valeurs - doivent être constamment sur le qui-vive. On parle ici d’évolution des métiers. Et dans ce secteur, les évolutions sont des plus rapides. L’environnement de ces entreprises est également marqué par une baisse, voire une stagnation des budgets IT chez les grandes entreprises. Leur activité conseil doit alors être efficace pour ne pas perdre de parts de marché sous l’effet de la baisse des prix. Mais, à ce niveau, Microdata n’a pas autant de problèmes que ses concurrents directs. Elle bénéficie en effet de marges confortables (en baisse certes de 9%, mais affichant un solde positif de 50 MDH). Et pour cause, pas de gaspillage, pas de stocks, pas de bureaux surdimensionnés et une communication réduite au minimum. Résultat : l'actionnaire est bien servi.
Dividendes contre vents et marées
Microdata a tiré son épingle du jeu en 2015 sur le plan commercial. Son chiffre d'affaires s'améliore de 15%. Cela dit, le poids des fluctuations du Dollar sur ses comptes a complètement écrasé cette performance. Les charges d'exploitation ont en effet grimpé plus rapidement (+22%). Au final, le bénéfice net baisse de 18% sur la période. Cela dit, le marché a réagi favorablement à ces annonces : et pour cause, son dividende représente un rendement supérieur à 10% le jour de l'annonce. Cela équivaut à un peu plus de deux fois le rendement moyen du marché. La trésorerie de l'entreprise affiche un excédent de 4,6 MDH cette année, et comme les dettes long termes sont inexistantes, Microdata se retrouve en situation de dette nette négative. C'est d'ailleurs pour cela que l'entreprise a réussi à maintenir son rendement en dépit de la baisse des bénéfices.
Adil Hlimi