La plupart des critiques du texte émanent des partis de l’opposition.
Ils estiment qu’il n’apporte pas de solutions aux problématiques majeures, notamment la flambée des prix.
Par C. Jaidani
Après la présentation du projet de Loi de Finances 2024, les remarques et les critiques n’ont pas tardé à venir. Elles émanent des partis politiques de l’opposition ou d’organisations syndicales et professionnelles. Pour Skalli Adoui, membre du PJD et président du Forum de développement des cadres et des experts, «le texte n’a pas apporté d’innovation majeure face aux effets d’une conjoncture difficile. Tant au niveau national qu’à l’international, le contexte actuel manque de visibilité. L’esprit du PLF 2024 est similaire à celui de 2022 et 2023, qui n’ont atteint aucun objectif en matière de croissance ou de taux d’inflation».
Adoui, qui était par le passé député et président de la commission de contrôle des finances publiques, estime que «le PLF 2024 est le troisième dans le mandat de ce gouvernement qui est en voie de n’honorer aucun de ses engagements électoraux». Évoquant les rapports d’organismes indépendants nationaux comme le HCP et le CESE, il a exprimé ses inquiétudes quant à la situation en perpétuelle dégradation des ménages marocains qui, «pour 81% n’arrivent pas à joindre les deux bouts sous l’effet de la flambée des prix». Il note que la hausse des prix des carburants a un effet direct sur le renchérissement du coût de la vie. Mais il n’existe aucune mesure dans le PLF 2024 pour atténuer cette tendance.
Le membre du PJD avance des indicateurs alarmants au niveau de l’emploi, puisque le pays a perdu 280.000 postes entre 2022 et 2023, conduisant le taux de chômage à passer de 11,4% à 13,5% entre le troisième trimestre de 2022 et celui de 2023. Pour sa part, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a, lors d’une réunion de son bureau politique, estimé que «les dispositions du PLF2024 ne reflètent pas les orientations tracées pour accompagner les chantiers structurants. La formation au livre a, à son tour, critiqué le gouvernement pour son «incapacité à faire face à la flambée des prix».
Nabil Benabdellah, SG du parti, prône toujours le plafonnement des prix des carburants et la révision de la taxation dédiée à ces produits, comme la baisse de la TVA et la TIC. De son côté, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) a porté des critiques sévères au PLF 2024. Said Baaziz, membre du parti et de la commission des finances à la Chambre des représentants, a affirmé que le texte n’apporte pas de solutions aux problématiques socioéconomiques majeures que traverse notre pays, et qui nécessitent des mesures de toute urgence.
«C’est un gouvernement adepte du libéralisme sauvage. Il est en train d’écarter la subvention accordée à la compensation, tout en augmentant la taxation de plusieurs produits de large consommation. Il donne des subventions d’un côté (en référence aux aides sociales directes) et les retire d’une façon indirecte à travers l’imposition des produits. Cela ne peut que paupériser une large partie de la population marocaine». Baâziz note par ailleurs que «les dispositions concernant l’aide aux logements exigeant un permis d’habiter de 2023 devraient porter atteinte à plusieurs entreprises immobilières et perturber le marché».