- Riche en fonctionalités, le Wallet Wepay de CIH Bank attend la portabilité.
- Les potentialités offertes par le paiement mobile ouvrent la voie à de multiples innovations.
CIH Bank a mis les petits plats dans les grands pour le lancement de son portefeuille électronique Wepay. Les portefeuilles électroniques, un outil «de place» que les autorités monétaires ont voulu avant tout pour promouvoir l'inclusion financière, mais sur lequel il y a des parts de marché à prendre.
La banque dirigée par Ahmed Rahhou a l'habitude de capter de la clientèle avec des offres gratuites qu'elle ne rentabilise qu'à long terme. Ce type de produits permet parfaitement ce type de stratégie.
«On a développé une expérience et une notoriété de place dans l'offre digitale et l'expérience client. Nous allons faire de même pour le paiement mobile», indique-t-il en fin de présentation, tout en insistant sur la faiblesse des coûts et sur la qualité de l'interface utilisateur mise en avant tout au long de la soirée de présentation.
Le management a par ailleurs mis l'accent sur l'aspect pratique de We Pay et sa sécurité. Des fonctionnalités comme l'alimentation en espèces en agence ou par débit de carte, le transfert d'argent entre clients CIH Bank ou utilisateurs de WePay, les retraits via GAB ou autres paiements de factures sont possibles. Mais le management s'attend à une vraie dynamique de marché avec l'entrée en vigueur de l'interopérabilité que les professionnels attendent pour juillet.
Mohamed Horani, patron de HPS, porteur de l'activité switching sur laquelle repose cette intéropérabilité défend le modèle marocain. «De mon expérience, j'ai conclu que tous les pays qui ont démarré avec l'interopérabilité, ont vu l'activité de paiement exploser rapidement».
Citant plusieurs pays comparables en Afrique ou en Europe, Horani croit dur comme fer au potentiel du modèle marocain, qui permettra de faire de la compensation entre banques plus rapidement et garantir l'instantanéité des transactions entre clients de différentes banques ou organismes.
Mais pour joindre l'utile à l'agréable, l'activité de transfert doit être augmentée de possibilités de paiement. Pour cela, un travail de recrutement de commerçants est nécessaire.
CIH Bank a même prévu un portefeuille dédié aux commerçants. Des offres d'affiliation permettront aux commerçants de rentabiliser le recrutement de nouveaux clients pour la banque.
La porte grande ouverte à l'innovation
Outre ces possibilités, CIH Bank dit travailler rapidement sur une version arabe et amazighe de Wepay. La banque veut également développer le paiement à l'international et lancer une sorte de «Marketplace» où acheteurs et vendeurs peuvent se mettre d'accord sur la vente de biens sur la plateforme.
Les potentialités sont nombreuses et cela ouvre la voie à une nouvelle version du banking au Maroc où l'objectif, à travers le digital, n'est plus de vendre exclusivement un service, mais d'accompagner un client «de plus en plus infidèle», comme aime à le répéter le patron de HPS.
Le Marketplace que veut développer CIH Bank peut par exemple être un bon point de départ pour une blockchain propre à la banque et qui sait, le développement de sa propre monnaie virtuelle pour les paiements en local, à l'intérieur de son interface. Rahhou a d'ailleurs indiqué que la banque développe sa propre blockchain sans trop s'attarder sur le sujet.
Aussi, faut-il l'indiquer, le marché est fermé aux géants mondiaux du web, ce qui permet aux opérateurs locaux de se développer à leur rythme.
Les GAFAM qui développent des offres similaires, doivent absolument s'adosser à des organismes financiers au Maroc pour se lancer sur ce marché. On peut donc imaginer très rapidement des offres conjointes entre des banques marocaines et Google ou Apple. Tout cela pour le plus grand confort du consommateur, les GAFA assurant les expériences clients les plus abouties du moment.
Vous l'aurez compris, ceci n'est que le point de départ d'une nouvelle ère, justifiée par les besoins d'inclusions financières, mais aux potentialités sans limites. ■
A. Hlimi