Pour les observateurs, le m-paiement serait un levier pour booster la microfinance.
Par Y.S
Les services financiers via le paiement mobile sont larges. Au Maroc, pour son démarrage, l’offre m-paiement est réduite aux services de base tels que le transfert, cash-in, cash-out… Avec un parc mobile supérieur à 44 millions d’abonnés, soit un taux de pénétration de 127%, le Maroc veut d’abord généraliser l’usage des transactions dématérialisées avant d’élargir l’offre à des services comme la micro-assurance et le microcrédit.
«Nous sommes convaincus que le mobile money permettra de développer l'accès au microcrédit et à l'assurance, ou encore l'inclusion financière avec des produits spécifiques et adaptés au plus grand nombre», a expliqué Nicolas Lévi, CEO d'inwi money, lors du deuxième colloque du cycle de conférence «Digital Act by inwi», organisé avec la contribution du think tank Digital Act.
En effet, la population qui bénéficie de la microfinance est très réduite. Le microcrédit ne couvre que 2,5% de la population au Maroc, contre par exemple 5% au Mexique et 15% au Pérou. La micro-assurance, elle, couvre à peine 1,6% de la population contre 23% en Inde, ou encore 30% aux Philippines.
Pour Abdou Diop, directeur Associé chez Mazars, «le mobile money a participé à hauteur de 30% en moyenne dans plusieurs pays en Afrique à l'inclusion financière de la population, principalement dans les zones rurales».
Blockchain : un accélérateur, mais…
Pour l’expert et le fondateur de Blockchain Babel, Samir Bennani, la blockchain est indéniablement un accélérateur du paiement mobile. Pas étonnant donc que les acteurs bancaires réfléchissent à des applications de la blockchain dans le domaine des paiements. Si la suppression d’intermédiaire et la réduction des coûts sont les plus qu’offre la technologie, son usage est loin d'être le plus évident. Plusieurs questions techniques devront être résolues avant que les établissements de paiement et les banques ne puissent se lancer sur le créneau.
Le temps de confirmation en est une. Lorsqu’un utilisateur effectue une transaction via blockchain, elle doit être approuvée par les mineurs avant d’être traitée. C’est ce que l’on appelle le consensus. Il n’y a donc pas de temps réel dans la blockchain.
L’immuabilité rend la technologie difficile à utiliser. Elle se réfère à quelque chose qui ne peut pas être modifiée après sa création. C’est le cas pour les opérations par blockchain. Par exemple, pour une banque qui commet une erreur dans un virement via le réseau blokchain, elle ne peut pas faire retour en arrière pour la corriger. ◆