Abderrahim Bouazza : D’une manière générale, les règles qui s’appliquent au secteur bancaire et à celui du crédit-bail s’inspirent des mêmes standards internationaux.
Pratiquement, tous les pays tirent leurs règlementations des recommandations émises par les organismes internationaux, que ce soit en matière comptable, prudentielle, ou de gouvernance…
La transposition de ces recommandations au niveau des régions, des pays… peut être différente. Sinon, je pourrais dire que cette convergence est possible.
A. B. : Tout d’abord, il y a un effort de communication à faire parce que le produit n’est pas très bien vulgarisé. Les entreprises ont plus à faire aux banques, dont l’offre ne comprend pas le leasing. C’est dire qu’il y a matière à mieux communiquer sur le leasing, d’autant plus que les sociétés de crédit-bail sont des filiales de banques. Il est aussi important de communiquer sur les avantages du leasing. On peut citer, à cet égard, le peu de garanties demandées, les produits adaptés au cycle de production de l’entreprise…
A. B. : Elles sont déjà dedans. Nous avons fait le choix de les soumettre aux mêmes règles que les banques, bien sûr parfois de manière plus adaptée. Nous essayons d’ajuster les règles aux spécificités du métier. Ajoutons à cela le fait qu’elles sont des filiales de banques et que ces dernières sont appelées à les consolider sous les mêmes normes, à savoir Bâle III, IFRS.
A. B. : Il y a toujours des discussions en cours. Nous avons déjà fait part d’un projet à la profession qui a émis ses propres remarques. Maintenant, c’est une seconde version qui est en cours de discussion. Espérons que les choses se mettent en place rapidement.
A. B. : Assurément, l’activité de crédit-bail recèle un potentiel de croissance important eu égard aux différents chantiers économiques d’envergure, menés dans le cadre des politiques sectorielles des pouvoirs publics. Je me limiterai au secteur agricole et à celui des énergies renouvelables. Le Maroc a pour ambition de faire du secteur agricole, qui emploie 40% de la population active, un levier important pour son développement socioéconomique, et ce grâce au Plan Maroc Vert lancé en 2008. Ce plan a pour principal objectif de consolider et de développer une agriculture et une agroindustrie performante, adaptée au marché, en les protégeant contre les risques climatiques, en favorisant les investissements privés et en préservant les ressources en eau. Le plan mobilise des financements très importants provenant de l’État, des bailleurs de fonds internationaux et de banques nationales.
Les établissements de crédit-bail, dont les financements au secteur agricole restent faibles, peuvent apporter des solutions de financement adaptées aux agriculteurs en partenariat avec les banques. Le Maroc a également de grandes ambitions dans le domaine des énergies renouvelables. Il a pris l’engagement de couvrir, à hauteur de 52%, ses besoins électriques à partir des
énergies renouvelables. Lors de la COP22 organisée sous la présidence du Maroc à Marrakech, le secteur financier national a pris un ensemble d’engagements pour accompagner la politique du gouvernement et promouvoir la finance verte. Celle-ci ouvre de nouvelles opportunités d’investissements pour les entreprises qui nécessitent la mobilisation de financements très importants de la part du secteur bancaire et financier. Là aussi, les sociétés de crédit-bail pourraient se positionner pour apporter leurs concours financiers aux projets d’investissements basés sur des énergies propres. ■
Propos Recueillis par S. Es-siari