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Sociétés de financement: l’APSF sur plusieurs fronts

Sociétés de financement: l’APSF sur plusieurs fronts

A fin décembre 2022, les sociétés de financement ont mobilisé plus de 200 milliards de dirhams. L’APSF s’est engagée dans une dynamique de collaboration avec ses partenaires pour aborder des enjeux structurants à long terme pour l'industrie du financement.

 

Par D. William

Les sociétés de financement ont joué un rôle crucial dans la dynamique économique en 2022, mobilisant 202,1 milliards de dirhams pour soutenir la consommation des ménages, l'investissement et le cycle d’exploitation des entreprises. Selon l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF), cette enveloppe est en hausse de 9,2 Mds de DH ou 4,7% par rapport à fin 2021. Cette performance, qui présente des nuances importantes lorsqu'on examine les différents secteurs de financement, a été essentiellement alimentée par une augmentation des concours dans quatre secteurs, notamment le crédit à la consommation, le crédit-bail, le factoring et le crédit immobilier.

Le crédit à la consommation a enregistré une bonne croissance, les sociétés de financement ayant mobilisé 66 Mds de DH, soit une augmentation de 7,5% par rapport à 2021. De même, le crédit-bail a évolué de 4,3% pour s’établir à 50,6 milliards de dirhams en 2022, tandis que le crédit immobilier, quant à lui, a totalisé 71 Mds de DH, en hausse de 2%. La plus forte progression a été enregistrée dans le factoring, qui enregistre une évolution de 44,2% à 4,1 Mds de DH.

Contexte pas trop favorable

La conjoncture économique mondiale, marquée par un ralentissement de la croissance et une inflation galopante, a impacté les sociétés de financement. En effet, les hausses successives du taux directeur par la Banque centrale ont exercé des pressions sur leurs coûts de refinancement. Dans ce contexte, l'APSF a initié en 2022 et début 2023 différents chantiers axés sur la résolution des défis structurels et opérationnels auxquels sont confrontées les sociétés de financement. Ainsi, l’Association a continué à aborder les difficultés juridiques rencontrées par les sociétés de financement, en particulier dans le domaine du crédit-bail. La question du droit de propriété du bien financé en cas de liquidation de l’entreprise cliente est restée une préoccupation majeure.

De plus, il y a les problèmes liés à la reconnaissance des spécificités du factoring, en particulier en ce qui concerne l’enregistrement des sûretés mobilières sur le Registre national électronique des sûretés mobilières (RNESM). Une autre préoccupation a été l'harmonisation des activités de factoring entre les départements bancaires et les sociétés spécialisées. L'APSF plaide en faveur d'une évaluation approfondie de l'activité sur le marché du factoring et de l'analyse de ses pratiques par les banques. Par ailleurs, dans le secteur du crédit à la consommation, l’action a porté, avec la Trésorerie générale du Royaume et la Caisse marocaine des retraites, sur l’amélioration de la qualité des services rendus aux fonctionnaires et retraités de la fonction publique.

En outre, en collaboration avec la Direction de la supervision bancaire, l'APSF a élaboré des règles éthiques pour encadrer l'intermédiation en crédit à la consommation et le recouvrement pré-judiciaire des créances dues par les clients particuliers aux établissements de crédit. Ces codes de conduite visent notamment à renforcer la protection des consommateurs et à promouvoir des pratiques commerciales équitables. Dans ce cadre, l'APSF prévoit de procéder à un diagnostic du réseau des intermédiaires et de labelliser ceux qui respectent les normes éthiques et déontologiques. Cette initiative vise à garantir que seuls les intermédiaires qualifiés représentent les sociétés de crédit, assurant ainsi la confiance des consommateurs et la protection de leurs intérêts.

De même, l’APSF s’est engagée dans une dynamique de collaboration avec ses partenaires pour aborder des enjeux structurants à long terme pour l'industrie du financement. Au cœur de cette démarche, se trouve l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), avec laquelle certaines initiatives cruciales sont en cours. Parmi les chantiers prioritaires, la question d’une solution nationale des immatriculations des véhicules automobiles occupe une place centrale, tout comme le programme de renouvellement du parc de véhicules de transport routier pour le compte d’autrui.

L'intégration des sociétés de financement dans le processus de versement des primes aux transporteurs professionnels constitue également une autre priorité. Parallèlement, deux autres chantiers ont été lancés avec la Narsa : ils concernent la confirmation du nantissement des véhicules en circulation déjà financés à crédit ou en leasing, ainsi que le contrôle et l'authentification des mainlevées soumises par la clientèle. Dans une perspective de réduction des risques opérationnels, la NARSA et l'APSF ont convenu de mettre en œuvre une solution d'échanges automatisés entre l’Agence et les sociétés de financement, portant sur les nantissements de véhicules et l'authentification des mainlevées. Dans ce processus, l'Agence de développement du digital (ADD) jouera un rôle crucial en tant que passerelle entre la Narsa et les sociétés de financement. Elle sera chargée des modalités de connexion et de contrôle de la sécurité des flux échangés. 

 

 

 

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