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«La santé d'un marché ne se mesure pas à sa tendance»

«La santé d'un marché ne se mesure pas à sa tendance»

 

Nasreddine Lazrak, directeur analyses et recherches à Upline Group, répond à nos questions sur l'orientation de la Bourse. Il justifie l'accélération de la baisse par les résultats semestriels publiés en septembre.

Pour lui, une relance durable du marché boursier devrait passer par un meilleur cadre, couplé à une dynamique économique plus forte.

 

Finances News Hebdo : La Bourse de Casablanca creuse ses pertes depuis le début de l'année 2018. Pensez-vous que cette baisse soit justifiée et comment l’expliquer ?

Nasreddine Lazrak : Tout d’abord et de manière générale, il faut comprendre qu’un marché boursier passe naturellement par des cycles. Ainsi, après deux années de hausse, il était tout à fait normal de revenir à des niveaux de valorisation plus normatifs. Ce mouvement s’est toutefois accéléré depuis septembre 2018, avec la publication des résultats semestriels des sociétés cotées qui faisaient état d’un retrait de 3,9% de la masse bénéficiaire.

 

F.N.H. : A votre avis, les fondamentaux économiques et ceux des sociétés justifient-ils une poursuite de ce mouvement ou, au contraire, le fondamental du marché va-t-il s'améliorer à court et moyen terme ? 

N. L. : A notre sens, plusieurs facteurs peuvent plaider pour une reprise du marché sur le court et moyen terme. D’un côté, la baisse du MASI observée sur les 10 premiers mois de 2018 a entraîné un regain d’attractivité sur un certain nombre de grandes capitalisations.

D’un autre côté, les prévisions économiques s’annoncent globalement positives : une accélération tendancielle de la croissance du PIB non agricole conjuguée aux différentes opérations de privatisations annoncées pour 2019, sont de nature à dynamiser les échanges dans un marché en perte de profondeur.

 

F.N.H. : De manière générale, quels sont les éléments qu'il faut surveiller et qui peuvent jouer un rôle de catalyseurs pour relancer durablement le marché actions ?

N. L. : Avant de parler de catalyseurs, il convient de s’accorder sur la notion de relance durable du marché. Nous pensons qu’il ne faut pas assimiler la santé du marché à la tendance qu’il emprunte, mais plutôt à la profondeur de ses échanges et à sa contribution dans le financement de l’économie.

Pour le cas du Maroc, la structure de son marché se caractérise, en période de hausse, par une volumétrie particulièrement dynamique et inversement, en période de baisse, les échanges ont tendance à devenir anémiques.

Cette situation est attribuable à un certain nombre de facteurs. Parmi ceux-ci on peut citer: la rareté des titres avec un nombre limité de sociétés cotées, le manque d’alternatives d’investissements pour les institutionnels locaux, l’absence de mécanismes permettant de performer dans un marché baissier, ou encore l’absence d’un cadre incitatif pour les particuliers qui délaissent le marché actions depuis quelques temps.

En définitive, et au-delà des considérations de valorisations qui n’ont qu’un effet temporaire sur le marché, une relance durable du marché boursier devrait passer par un cadre fiscal et législatif plus adapté aux évolutions du marché, couplé à une dynamique économique plus forte, fruit des stratégies sectorielles déjà entamées par le Royaume.  ■

 

Propos recueillis par A.H

 

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