Après le 27 avril consacré Journée arabe de l’inclusion financière,
Bank Al-Maghrib a accueilli, jeudi 22 septembre, la 40ème session du Conseil des gouverneurs des Banques centrales et des instituts d’émission arabes. Une occasion pour ledit Conseil de réaffirmer son engagement continu à poursuivre les actions relatives à une réglementation cohérente permettant l’atteinte, de manière complémentaire des objectifs d’inclusion et de stabilité financières.
A cette occasion, le Conseil a aussi souligné les bénéfices ô combien importants du partage des connaissances et de la mise en réseau des régulateurs et des décideurs arabes pour la conception et la mise en œuvre de politiques et stratégies nationales d’inclusion financière. L’importance de l’inclusion financière dans la croissance économique durable, la création d’emplois, la réduction des inégalités et dans le maintien de la stabilité financière n’est pas des moindres.
Aussi, le Conseil soutient-il les efforts internationaux visant à encourager la finance inclusive, en soulignant l’importance de la coopération internationale et les partenariats entre les secteurs public et privé pour atteindre les objectifs d’accès universel aux services financiers à l’horizon 2020. L’adoption de la Journée arabe de l’inclusion financière est une suite logique à ce constat. A. Jouahri, gouverneur de BAM, et président de la 40ème session ordinaire du Conseil des gouverneurs des Banques centrales arabes, réaffirme la pertinence de la prise de conscience de fédérer l’ensemble des efforts afin d’élargir l’inclusion financière, tout en soulignant la nécessité de la coopération entre tous les intervenants pour la mise en œuvre des politiques et des programmes d’inclusion financière. Le Directeur général et président du Conseil d’administration du Fonds monétaire arabe (FMA) souligne, à son tour, l’importance de l’initiative du Conseil en la matière pour soutenir le développement des politiques économiques, des stratégies et des programmes appropriés visant à améliorer de manière significative les indicateurs de l’inclusion financière dans le monde arabe. Il réitère la volonté du FMA à poursuivre et à intensifier ses efforts dans la région et soutenir les pays arabes dans leurs efforts de mise en place d’un environnement favorable à une inclusion financière optimale, plus particulièrement par une réglementation adaptée.
L'inclusion financière, au cœur de la stratégie de BAM
Aujourd’hui et dans un contexte en perpétuelle mutation, force est de constater que les marges de manœuvre des gouvernements se rétrécissent. Comme signalé dans le discours de Sa Majesté, lu à l’occasion de la 40ème session par le wali de BAM, la crise financière de 2008 qui n’était qu’à ses débuts, s’est finalement avérée beaucoup plus longue et plus profonde qu’envisagé. «Elle ne s’est pas cantonnée au secteur financier, mais s’est propagée également au secteur réel», note-t-on dans le même discours. Au cours de cette dernière décennie, le monde arabe n’a pas été épargné des soubresauts de la crise mondiale. Pis encore, les conflits politiques, la dégradation de la situation sécuritaire et la montée du terrorisme continuent de détruire les institutions. De même la baisse du prix du pétrole, depuis juin 2014, a occasionné des pertes énormes pour les économies de plusieurs pays exportateurs de cette matière, avec notamment un effritement des marges au détriment de l’investissement. C’est dire que les attentes vis-à-vis des autorités arabes sont très grandes, d’où l’importance d’unifier leurs efforts en vue de mieux exploiter la complémentarité des économies en question et construire un bloc arabe. Dans le même sillage, il est à rappeler que l’expérience du Maroc en la matière s’inscrit dans une stratégie plus globale remontant à 2007, visant un développement intégré du secteur financier à l’horizon 2020. A noter également à l’actif de la Banque centrale, l’accompagnement des institutions de microfinance, de façon à pérenniser leurs revenus tout en les encourageant à prospecter les populations exclues des services financiers. Ce qui permettrait de servir 3,2 millions de bénéficiaires à l’horizon 2020, contre une population de moins de 900.000 aujourd’hui. Encore faut-il fédérer tous les acteurs engagés dans le développement de l’inclusion financière, car elle ne relève pas de la mission principale des Banques centrales. D’autant plus que sur le plan international, les organismes internationaux sont méfiants vis-à-vis des banques arabes à cause de supposés risques de financement d’activités illicites (terrorisme, blanchiment d’argent, achats d’armes...).
S. Es-siari