◆La CDG veut réduire le nombre de ses participations et de ses filiales de 50% d’ici 2021.
◆Elle va désormais se diriger vers des métiers créateurs de valeurs.
Par : Youssef Seddik
76 milliards de DH. C'est le montant qu'a investi la CDG entre 2008-2018. Un gros investissement dont l'objectif était de «doter le Maroc d'infrastructures de classe mondiale pour une émergence économique», comme l'a souligné, Abdellatif Zaghnoun, Directeur général de la CDG, lors d'une rencontre organisée par la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc.
Aujourd’hui la CDG change de mode opératoire. Le Groupe privilégie désormais des modes d’intervention en tant qu’«expert», «co-financeur» et «investisseur» par rapport au mode «opérateur». Le tout, en alliant impératif de rentabilité et mission d'intérêt général.
«Nous avons adapté notre modèle économique pour qu’il s’aligne sur les enjeux économiques du Royaume, à savoir la mise en place de la régionalisation avancée, l’amélioration de la croissance et de la productivité des facteurs en investissant dans des secteurs d’activité qui peuvent créer de la valeur ajoutée et la transition énergétique», a ajouté A. Zaghnoun.
Ce défi de mutation s’accompagnera d’une réduction significative du nombre de filiales et de participations. «Nous souhaitons réduire le nombre de participations et de filiales qui est de 148, de 50% d’ici 2021».
Avec une capacité d’investissement de 3 milliards de DH dans les 5 prochaines années, la CDG veut s’attaquer à des domaines bien précis. Le constat de départ retenu par le patron de la CDG est relatif au modèle économique du pays. Un modèle très consommateur d’investissements et peu créateur d’emplois.
«Notre taux d’investissement est de 30%, l’un des plus élevés au monde. Nous devons rééquilibrer les modèles de croissance (capital, productivité et emploi : ndlr)», fait savoir le DG de la Caisse.
Comment ? En allant vers des métiers créateurs de valeurs. Zaghnoun a d’ailleurs fait allusion à l’agro-industrie. Pour lui, le Maroc exporte de grosses quantités de produits agricoles bruts. Une partie de ces produits doit être transformée localement pour créer de la valeur. Il y a aussi les métiers des nouvelles technologies et des énergies renouvelables sur lesquelles la CDG s’investit.
Accompagner la régionalisation avancée
En assurant la maîtrise d’ouvrage déléguée, la Caisse souhaite accompagner le chantier de la régionalisation avancée. Zaghnoun indique que le mode d’intervention sera sous forme de contribution au financement des collectivités territoriales et d’investissement dans des PPP territoriaux. Il donne notamment l’exemple de la région de Kénitra où la CDG a été chargée par le ministère de l’Industrie de la réalisation de la zone industrielle PSA. «Le parc offshore construit par CDG emploie aujourd’hui 35.000 personnes», rappelle le patron de la CDG.