Programmé pour le Conseil de gouvernement d’hier, l’exposé du ministre des Finances sur la libéralisation progressive du dirham n’a pas eu lieu finalement. Aucune information n’a été apportée par l’Exécutif pour justifier l’annulation de cet exposé, qui pourtant, figurait bien à l’ordre du jour, comme en témoigne le communiqué envoyé à la presse la veille par la primature.
Aucune explication n’a par ailleurs été fournie concernant le report de dernière minute de la conférence de presse conjointe du ministre des finances et du gouverneur de Bank Al-Maghrib sur les modalités de passage à un régime de change plus flexible.
Cacophonie pour les uns, ultimes réglages pour les autres, ces impairs au niveau de la communication, sur une réforme aussi importante, ouvrent la voie à toutes les interprétations.
Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement a décidé de mettre son grain de sel dans cette histoire, alors qu’il ne s’était que rarement exprimé sur le sujet durant des mois, laissant la Banque centrale occuper quasi-exclusivement le terrain de la communication.
C’est ainsi, qu’hier, au sortir du Conseil de gouvernement, Mustapha Khalfi, ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la Société civile, porte-parole du gouvernement, a déclaré que l’Exécutif a pris les mesures de précaution nécessaires pour assurer un passage progressif au régime de change flottant.
«Un système de vigilance a été mis en place pour assurer un passage progressif au régime de change flottant», a annoncé le ministre lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil de gouvernement.
Le passage au régime de change flottant est une opération supervisée directement par Bank Al Maghrib (BAM) en coordination avec le gouvernement, a ajouté El Khalfi. Il a assuré aussi que la Banque Centrale a annoncé une série de mesures destinées à lutter contre les spéculations qui pourraient surgir après le passage au régime flottant, outre l'application des dispositions de loi régissant ces opérations.
Des mots sensés rassurer, mais qui, au final, ne font que brouiller les messages et accentuer cette impression de flou artistique. Les spéculateurs n’en demandaient pas tant.