La fluctuation du dirham dans une bande de 2,5% exposera de manière plus importante les entreprises marocaines aux risques de change, a indiqué la société Euler Hermes, spécialiste dans les domaines du recouvrement et de la caution, mercredi.
Auparavant, la fixité du dirham contre son panier de devises (pondéré à 60% en euros et à 40% en dollar) donnait l'impression erronée de l’absence de risque de change, d’où une sous-utilisation des solutions de couverture contre le risque de change, a précisé Euler Hermes dans un communiqué, ajoutant que la dépréciation de devises tierces contre le dollar et l'euro (Naira nigériane par exemple) avait rappelé que ce risque de change existe bel et bien.
Maintenant que le dirham pourra évoluer plus fortement, cette perception des risques devrait évoluer, a estimé la société membre du groupe Allianz, prévoyant une incitation plus forte à utiliser des instruments de couverture contre le risque de change, parmi lesquels l’assurance-crédit.
En termes effectifs, c’est-à-dire en regardant l’évolution moyenne du dirham par rapport à ses partenaires commerciaux, la devise marocaine s’est appréciée de 6% depuis 2012, à l’inverse de ce qui s’est passé pour nombre de devises des principaux concurrents du Maroc, fait observer la société, relevant que désormais, le dirham pourra se déprécier lorsque l’Euro et le Dollar américain s'apprécient, donnant de fait une indépendance plus forte à la politique monétaire et de change du Maroc.
Le 15 janvier, le Maroc a adopté un nouveau régime de change prévoyant une nouvelle bande de fluctuation du dirham limitée à ±2,5%, contre ±0,3% auparavant, en vue de renforcer l’immunité de l’économie nationale contre les chocs exogènes, sa compétitivité ainsi que son taux de croissance.