Reda Hilali, Directeur général de Wafa Gestion, explique la stratégie d’épargne dite «programmée», qui permet aux personnes physiques de capter la performance des marchés financiers à long terme, et ce quel que soit le cycle du marché.
Par A. Hlimi
Optimiser l’investissement de son épargne dans le but de la fructifier dépend de plusieurs variables : l’âge, le projet d’épargne, l’horizon de placement et l’aversion au risque. Un épargnant de 50 ans n’a pas les mêmes contraintes qu’un jeune actif de 25 ans. De même qu’un investisseur souhaitant épargner pour financer un logement n’a pas les mêmes objectifs qu’un investisseur ambitionnant d’améliorer ses revenus à la retraite.
Dans les faits, l’investisseur est face à deux options : investir directement sur les marchés, ce qui suppose une connaissance des produits financiers et une maîtrise du risque et du timing. La seconde option est de passer par des fonds collectifs : les OPCVM. Ces fonds permettent une gestion active et collective par des professionnels et répondent aux besoins de l’épargnant à long terme. Les OPCVM ont également l’avantage d’être des produits liquides. Reda Hilali rappelle que, selon l’appétit au risque, l’investisseur choisira le type d’OPCVM qui répond le plus à ses besoins. Cela va de l’obligataire pour le moins risqué, aux OPCVM diversifiés, puis les OPCVM actions pour les plus dynamiques.
La DCA appliquée aux OPCVM : Une stratégie gagnante
Lors de son intervention au Salon de l’épargne, Reda Hilali a présenté les avantages de cette stratégie sur le marché marocain. DCA, pour Dollar Cost Averaging, consiste à investir un même montant, dans un même instrument et à la même fréquence. Ainsi, dans un marché haussier, l’épargnant profite d’une valorisation de son patrimoine, et lors des phases baissières, il arrive à investir moins cher. Cela peut se faire à travers un plan d’épargne en actions défiscalisé, une assurance-vie en unités de compte ou tout simplement un plan d’épargne retraite. Tous ces produits offrent des avantages fiscaux et sont investis en OPCVM.
Combien ça rapporte ?
Reda Hilali présente une simulation basée sur l’étude des historiques rééls. Ainsi, un client épargnant 1.000 DH/par mois pendant 10 ans dans un portefeuille prudent (100% obligataire) se retrouverait avec un gain médian de 27,8% sur 10 ans. Dans un portefeuille plus équilibré (70% obligataire, 30% actions), le gain médian monte à 29,8%, et 32,4% dans un portefeuille à moitié en actions. Enfin, le gain médian est de 37,3% pour un portefeuille 100% en actions, et qui peut atteindre jusqu’à 127% comme gain maximal. Ces rendements peuvent être améliorés encore de 3% par an en passant par des contrats d’assurance en unités de compte, soit 50,6% dans le dernier exemple contre 37,3%.
Avant d’ouvrir un contrat, l’épargnant doit mener une réflexion sur la fréquence des versements (mensuelle, trimestrielle, semestrielle, etc.), le montant à investir (300, 500, 1.000, 3.000, 5.000 DH….) et son profil. Un jeune doit avoir un profil dynamique à équilibré, alors qu’une personne proche ou à l’âge de la retraite devrait privilégier des produits plus prudents. Pour Reda Hilali, l’épargnant doit constamment garder en tête que l'inflation peut réduire considérablement le pouvoir d'achat de l'argent mis de côté. C'est pourquoi il est essentiel d'investir et ne pas se contenter de mettre de côté. Et garder en tête la magie des intérêts composés, c’est-à-dire que le rendement commence lui-même à générer du rendement. Comme l'a dit Einstein : «la capitalisation (intérêts composés) est la 8ème merveille du monde», insiste l’expert.