* L'organisation de cette 16ème édition du Colloque sur la réassurance africaine au Maroc permet un échange d'expériences en matière de solvabilité et de bonne gouvernance. * Pour la gestion des risques, le réassureur national dispose d'un savoir-faire. * Ahmed Zinoun, Administrateur Directeur général de la SCR et président du Comité d'organisation, fait ce point.
- Finances News Hebdo : En tant que président du Comité d'organisation, quelle est la valeur ajoutée de ce type de rencontres pour la réassurance ? - Ahmed Zinoun : Il est à savoir que le Forum de la réassurance africaine se tenait sur décision du Comité exécutif alternativement à Nairobi et à Tunis. Nous avons réussi à l'organiser chez nous pour la première fois. Le choix de la place de Casablanca dénote du dynamisme de la SCR et son positionnement sur le continent africain. L'année prochaine, il se tiendra à Nairobi et j'espère que, par la suite, ce sera encore Casablanca. Tout ceci pour faire de notre capitale économique le hub des services financiers à destination de l'Afrique et de la zone du Moyen-Orient. Il s'agit-là du premier objectif. Le second, c'est de donner une occasion aux professionnels et aux experts d'échanger et débattre du secteur à l'échelle mondiale et régionale. C'est aussi une opportunité pour les participants de nouer et développer des relations de partenariat et d'échanges. Il y a aussi le volet culturel, parce qu'aujourd'hui, il y a énormément de choses qui se passent sur le plan de la gouvernance et des règles prudentielles. Donc, nous essayons, à partir des séminaires sur l'ALM (gestion actif/passif), les risques catastrophiques... de dire aux compagnies du continent africain et celles du Moyen-Orient que nous devons assurer la bonne gouvernance par l'institution de comités de règles, afin de bien protéger le passif des compagnies et les intérêts des assurés.
- F. N. H. : Quelle appréciation peut-on faire aujourd'hui de la réassurance au Maroc, et quels sont les différents dispositifs mis en place pour maîtriser les risques ? - A. Z. : La SCR est très avancée en la matière et dispose d'un savoir-faire. Elle se met à la disposition de l'ensemble des compagnies africaines pour leur dire comment procéder et comment assurer la bonne gouvernance.
- F. N. H. : En dépit de la crise internationale, la SCR a affiché de bons scores au titre de l'exercice 2009. Quelle explication pouvez-vous nous en donner ? - A. Z. : En effet, la performance enregistrée par la SCR atteste de la pertinence de son modèle économique et également de la confiance des cédantes nationales et étrangères envers ses équipes.
- F. N. H. : En regardant de près les résultats affichés par le réassureur national au cours des dernières années, on remarque que les résultats suivent une courbe ascendante, et ce malgré la suppression de la branche de la cession légale. Comment la SCR est-elle parvenue à compenser un tel manque à gagner ? - A. Z. : Comme je ne cesse de le dire, il ne faut pas chercher le chiffre d'affaires pour le plaisir du chiffre d'affaires. Il doit s'agir d'un chiffre d'affaires qui génère des profits. Cela ne veut pas dire que tous les risques ne seront pas impactés par des sinistres, mais globalement, il faut qu'on dégage un résultat technique intéressant. Nous réalisons un résultat bénéficiaire sur le volet technique. En ce qui concerne le financier, il y a un comité qui suit de très près la répartition des placements. La SCR s'est également et fortement engagée dans le projet de couverture contre les risques catastrophiques. Cette initiative a reçu le soutien de l'ensemble des assureurs de la place autour de la SCR à travers son intégration dans les polices dommages. En ce qui concerne le volet allocataire, il passe par la création d'un fonds dénommé «Fonds de solidarité» et dont les gestions financière et technique seraient confiées respectivement à la CDG et à la SCR.
- F. N. H. : La thématique du Colloque concerne la bonne gouvernance et la solvabilité des compagnies d'assurance et des caisses de retraite. Est-ce qu'il n'aurait pas été souhaitable de débattre de la pérennité du régime qui pèse sur les Caisses comme une épée de Damoclès ? - A. Z. : Ne vous en faites pas, il y a un débat qui sera dédié à la gestion des Caisses de retraite et à la pérennité des régimes.
- F. N. H. : Quels sont les principaux enseignements que vous avez pu tirer de la crise internationale ? - A. Z. : Ce qui a été constaté dans le système financier à travers le monde nous recommande d'être vigilants, d'avoir la bonne gouvernance et les règles prudentielles pour la protection des assurés en fin de compte.
Dossier réalisé par Soubha Es-Siari07-10-2010